Le fait
Les marques, les organes de presse et la distribution n’utilisent pas le même terme pour nommer les compacts numériques à objectifs interchangeables. Au moins sept désignations circulent couramment : reflex à visée électronique, reflex sans miroir, appareil hybrides, boîtiers à objectifs interchangeable, compact à visée électronique, « vrai-faux » reflex hybrides et enfin compact à objectif interchangeable (sans compter les articles qui passent d’une appellation à l’autre ou qui préfèrent la neutralité en parlant « d’appareils à objectifs interchangeable »…). Alors que cette famille est appelée à devenir un levier de croissance majeur (60 000 pièces devraient être commercialisées en 2010 selon les nouvelles prévisions de GfK, contre 8500 en 2009), il serait peut être bon que le consommateur puisse s’y retrouver ?… Non ?
Le décryptage
La cacophonie autour des noms utilisés pour désigner les compacts numériques à objectif interchangeable n’est pas le fruit du hasard, ni de l’incompétence, c’est le fait d’une intention marketing contrariée : au tout départ, pour Panasonic , inventeur de cette nouvelle catégorie d’appareils, parler de reflex à visée électronique permettait de jouir de la notoriété attribuée à cette classe d’appareils, de les positionner dans une tranche de prix élevée en justifiant d’une qualité photo équivalente au reflex à visée optique (ce qui est vrai) et d’un bénéfice d’usage proche (ce qui est vrai pour la compacité, la vidéo, mais pas encore vrai pour la visée et la mise au point). C’est aussi une intention louable de tirer vers le haut un nouveau segment de marché qui génèrera les profits des fabricants durant les années à venir (une démarche que Canon et Nikon ne renieront pas le jour où ils y viendront… le plus tard possible …et lorsque la technologie des viseur LCD aura évolué !).
Reste un fait : le nom de reflex attribué parfois à ce type d’appareil ne marche pas. Le laboFnac a trouvé une solution dans son guide « Appareils photo numériques à objectif interchangeable » en ne nommant pas cette catégorie d’appareils, mais en la désignant par son format « Les formats Micro 4/3 », tout en surqualifiant les reflex à miroir-éclair de « Reflex à visée optique ». Mais avouons que sur le terrain marketing, nous avançons de plus en plus en terrain miné. D’autant que pour commander un Lumix GF1, il faut aller sélectionner la famille des reflex sur le site fnac.com… (sans qu’aucune mention ne soit faite sur l’absence de visée optique, ou l’atout de son viseur LCD…). Bref, comme il n’est pas de l’intérêt de Panasonic de voir la question tranchée, je pense que les deux années à venir seront placée sous le signe de la cacophonie, avec des journalistes qui jongleront (en connaissant le jeu marketing des marques), des catalogues distributeurs qui feront ce que les marques leur dit de faire, et des consommateurs qui seront… perdus (une manne pour les vendeurs à l’écoute). Pour GfK, qui aime bien les règles claires pour classifier les appareils dans son panel, le choix est fait depuis longtemps. Il s’agit de « Compacts à objectif interchangeable ».