Comportements photographiques des Français en 2012

29 novembre 2012

Supports d’affichage des photos pour la consultation à titre personnel : si l’immense majorité des publics — à toutes les étapes de leur vie — matérialise leurs images, il ne s’agit plus maintenant que d’une sélection des meilleures (cliquez sur l’image pour voir une sélection des graphes du baromètre).

Sur ce relevé du nombre moyen de photos prises au cours des six premiers mois de l’année (sur cinq années), seuls les bridges et les smartphones progressent. En volume de prise de vue, les téléphones enregistrent toujours quatre fois moins de photos que les reflex.

Le fait

Le baromètre API/Ipsos* a livré juste avant le salon de la photo un état des lieux des pratiques photographiques en France. On y découvre côté prise de vue que le taux de progression du taux d’équipement a essentiellement concerné les foyers de deux personnes ; que les pratiquants sont équipés à 77 % d’un smartphone (89 % sont possesseurs d’au moins un appareil photo); que le nombre de photos prises a légèrement baissé au cours des six premiers mois de 2012  (par rapport à la même période de 2011) sauf avec les smartphones (+ 7 %) et les bridges (+22 %) ; que les occasions d’usage sont favorables aux smartphones et aux reflex et en défaveur des compacts. Côté archivage des photos, les disques dur externes (+ box) et les sites communautaires ont la faveur des pratiquants de photographie (+ 11 % et + 21 % respectivement) bien que la confiance dans la longévité et la fiabilité des sites Internet de stockage reste faible (moins de 40 % des répondants). Par contre l’activité de mise en ligne des photos progresse encore de 3 points, touchant maintenant un photographe sur deux en France. En développement photo, le 10 x 15 reste le produit le plus utilisé (par 80% des répondants) mais la désaffection pour ce type de produit se poursuit (-5%) alors que l’engouement pour le livre photo se poursuit (24% des répondants disent faire appel à ce moyen de matérialisation en hausse de 5 points sur un an).

(*) Cette enquête annuelle commandée depuis 2002  par l’API (Association pour la Promotion de l’Image) et financée par l’ensemble des acteurs  du marché photo français est réalisée début juillet par Ipsos via Internet auprès de 1000 individus de 15 ans et plus, représentatifs de la société française. Elle permet de traduire dans le détails les phénomènes qui traversent la consommation grand public, afin de permettre aux acteurs d’ajuster leur stratégie.

Le décryptage

Dix ans après l’accession des appareils numériques au marché de masse, et treize années après l’introduction des premiers téléphones mobiles intégrant un dispositif de prise de vue, les usages se décloisonnent. L’hybridation qui caractérise  la conception des appareils photo actuels (et nous ne faisons pas référence aux appareils hybrides en particulier, mais à l’ensemble des dispositifs de prise de vue appartenant au monde photo) se retrouvent également dans les habitudes d’utilisation de ces mêmes équipements. Aucun clivage n’est véritablement apparent, si ce n’est celui de la qualité qui définit clairement la valeur d’usage des appareils photos. Et cette qualité tant réclamée est également celle qui permet aux reflex et aux bridges de bien se porter. Le rôle des smartphones dans cette transformation est immense, même si ceux-ci réalisent assez peu de photographies en regard de leur disponibilité immédiate  (toujours 4 fois moins que les appareils photo !). Force est de constater cette année que désormais ces terminaux trouvent leur place dans des situations de prise de vue plus classiques (photo souvenir familiale notamment). Le baromètre API/Ipsos confirme cette année le recul de l’impression personnelle et le succès des sites de services en ligne, notamment en matière d’album personnalisé (que les services marketing préfèrent désormais appeler « Livre photo »). Si les jeunes parents sont adeptes de ce mode de matérialisation des photos, les étudiants les adoptent également, signe d’un changement d’attitude vis-à-vis de l’impression. Reste que ces derniers sont massivement adeptes du partage de leurs photos sur les sites communcautaires, avec une  exposition sociale gérée avec expertise, et concernant donc qu’une petite quantité de photos.


Devenir photographe agréé Google ?

29 novembre 2012

Google Street View ne s’arrête plus aux portes des commerces et des entreprises. Grâce à des photographes agréés, Google poursuit la visite virtuelle du monde. Une centaine de ces photographes opèrent déjà en France.

Le fait

Ludovic Godet, photographe gérant du studio In Photo depuis trois ans dans le département de la Somme (80) est nouvellement photographe agréé « visite virtuelle pour les pros » (avec 360Bees) dans son département. Comme 100 autres de ses collègues  en France, il propose en exclusivité aux entreprises de son département de photographier à 360° leurs locaux afin de permettre aux clients de les visiter en ligne via Google Street View, Google+ Local ou Google Adresses. Les entreprises qui acceptent cette prestation facturée environ 250 euros HT, se donnent une visibilité supplémentaire en ligne ou via les mobiles. Selon les régions et leur potentiel d’activité, le leader des moteurs de recherche fait appel à des photographes indépendants agréés ou demande à des agences de produire dans des conditions normalisées des images qui viendront enrichir les visites virtuelles disponibles en ligne.

 Le décryptage

Le marché de la visite virtuelle est potentiellement énorme, ce qui constitue une nouvelle opportunité de revenus pour les photographes professionnels. A la différence des relevés effectués par les voitures Google Street View, cette activité ne peut être gérée que par des photographes locaux afin de pénétrer en profondeur le tissu socio-économique des régions et celle-ci ne peut être dissociée de celle de Google dont le modèle économique vertueux finance ce développement utile. Si la transposition du droit anglo-saxon pose la question de la légalité des contrats signés avec les photographes français, — comme l’article publié ici par Joëlle Verbrugge le dénonce —, les photographes qui considèrent comme une prestation technique leur intervention (en abandonnant leur droit de regard sur l’usage des photographies qu’ils délivrent à Google) entrent dans un business prometteur. Pour cela, ils doivent adopter les procédures de prise de vue 360° et de post-production ad hoc et se montrer commercialement dynamiques pour convaincre les chefs d’entreprises et commerçants d’accepter de dévoiler l’intérieur de leur entreprise (voir les conditions d’agrément). L’indexation du réel — qui est l’autre facette de la visite virtuelle — est une jeune industrie sur laquelle Google est déjà leader à travers son service Street View. Fin novembre 2012, une centaine de photographes professionnels français ont d’ores et déjà choisit de miser sur cette nouvelle activité. Combien seront-ils dans cinq ans ?


2013 : une année de montée en gamme pour les appareils photo

23 novembre 2012

Le volume des ventes d’appareils photo devrait enregistrer une baisse en France en 2013, mais en valeur celle-ci sera partiellement compensée par la progression du prix de vente moyen des appareils. (Source GfK Consumer Choices France)

Le fait

Comme après chaque photokina, le paneliste GfK lance des prévisions sur le marché photo de l’année suivante. Sauf dans le cas où un événement majeur vient les contrarier (comme ce fut le cas pour le  tsunami du 11 mars 2011), ces prévisions sont remarquablement précises et utiles pour toute la filière. Pour 2013, les analystes de GfK estiment que le marché global des appareils devrait reculer de 6 % en volume, mais avec une baisse de seulement 3 % en valeur révélant une montée en gamme « soutenue par une forte hausse du prix moyen de l’ordre de 9 % » estime GfK Consumer Choice. Au total, les ventes d’appareils devraient représenter 4,3 millions de pièces pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 935 millions d’euros TTC.

Le décryptage

Le déclin des ventes des compacts sera selon les analystes de GfK partiellement compensé en valeur par la montée en gamme du marché des appareils photo en 2013. Après une année 2012 difficile, le secteur devrait pouvoir se satisfaire des bons résultats qui devraient récompenser les efforts déployés par les fabricants pour promouvoir des familles d’appareils à plus forte valeur ajoutée : hybrides en tête, compacts experts ensuite, mais également reflex à très haute résolution ou encore objectifs reformulés. Ces derniers poursuivent leur progression  avec un taux de croissance estimé par GfK à +14 % en 2012. Les consommateurs français se sont également tournés vers des appareils plus techniques comme l’illustre le succès des appareils outdoor (waterproof et shockproof): il s’est vendu 129 000 de ces appareils entre janvier et septembre 2012 soit « une hausse de + 9% par rapport à la période précédente » rappelle Michael Matthieu, directeur de la clientèle Image et Telecom chez  GFK Consumers Choices. Cette technicité croissante fait augmenter le prix moyen de vente des appareils comme en 2012  la fonctionnalité WiFi (+ 80 % de modèles référencés), l’écran tactile (+ 28% de modèles référencés) ou encore le zoom « 15 fois et plus » dont les modèles représentent 27 % du chiffre d’affaires des compacts en 2012.

 

 


Drone automatique pour caméra Gopro

23 novembre 2012

Ce drone d’observation et de surveillance conçu et fabriqué à proximité de Blois (41) utilise la camera Gopro pour sa légèreté et ses performances.

Le fait

La société blésoise Lehmann Aviation spécialisée dans le développement de drônes pour applications civiles (voir les modèles ici), lance le LA100, un drône destiné à recevoir une camera Gopro dans son caisson étanche. Constitué d’une aile volante de 82 cm pesant 850 g propulsée par une hélice arrière, ce drône de reconnaissance accueille une camera Gopro pour des prises de vues obliques ou verticales. Vendu au prix de 990 euros prêt au vol (livré sans caméra), ce drône se singularise par son mode opératoire 100 % automatique et sans télécommande : il suffit de le lancer, puis d’attendre son retour cinq  minutes plus tard. Durant son vol (voir la vidéo) il se stabilise entre 90 et 100 mètres d’altitude et décrit un parcours en étoile qui permet de recueillir les vues aériennes de l’ensemble de la zone survolée. Les entreprises de génie civil, les exploitants de golfs, les acteurs de l’immobiliers sont les premiers clients à l’avoir adopté.

Le décryptage

Un écosystème Gopro est en train de naître. Il générera dans les prochaines années une économie vertueuse, à l’exemple de ce que l’iphone a su créer depuis 2007, toute proportion gardée ! Sa légèreté (70g), sa taille subminiature présentent dans le cas d’un usage aérien des atouts uniques dont Lehmann Aviation a su tirer profit pour le développement de ce drone. Même si les règles en matière de survol s’appliquent au LA100 comme pour les autres drônes, l’entreprise a pris le parti de la sécurité en optant pour une aile volante en mousse ayant la capacité de planer en cas de problème de moteur. La faible masse de l’ensemble (à peine plus de 900 grammes) réduit les risques de lésions graves en cas de chute accidentelle sur des personnes. Le point sans doute le plus remarquable de cet équipement réside dans son mode de vol automatique qui permet de banaliser son exploitation : une facilité de mise en œuvre qui devrait séduire le monde des entreprises. Pour les professionnels capables d’offrir une prestation de haute qualité (souvent à l’aide de drones quadricoptères), ce nouvel arrivant segmente le marché de la prise de vue aérienne, et il est bon de le savoir.


Canon EOS 6D en mode WiFi

23 novembre 2012

Nouvelle illustration de l’appareil « éclaté » tel qu’il commence à se configurer…ici la visée, les réglages et le déclenchement du nouveau Canon EOS 6D peuvent être déportés sur un smartphone.

Le fait

L’application EOS Remote qui sera bientôt disponible sur les App Store et Google Play pour les smartphones sous iOS ou Android permettra de télécommander à distance en WiFi les principales fonctions du Canon EOS 6D et visualiser les photos ou vidéos en cours de prise de vue. L’application permet également grâce à ses fonctions transfert/enregistrement et à sa visionneuse de contrôler les séquences photos et vidéo sur l’écran du terminal déporté et de les organiser (en faisant apparaître les données de prise de vue).

Le décryptage

Avec son modèle EOS 6D doté de fonctions GPS et WiFi intégrées, Canon entre dans l’ère des reflex « connectés ». Si les smarphones s’invitent dans le monde de la photographie au plus proche des reflex, — en émoussant au passage l’attractivité des compacts d’entrée de gamme—, ceux-ci pourraient bien simplifier grandement la vie des photographes professionnels en devenant une extension indispensable à leur équipement. La visualisation et le pilotage d’une prise de vue avec l’EOS 6D pourra se faire via cette application sans avoir accès à l’appareil, les fonctions loupe et mise au point sur un détail de l’image pouvant s’effectuer à distance sur l’écran tactile du smartphone. Bien que cela ne soit pas le cas à sa sortie, cette application sera sans doute rendue bientôt compatible avec les tablettes ce qui permettra de travailler sur un écran plus confortable. Comme toute télécommande filaire, les angles de prise de vues inédits pourront être multipliés grâce au pilotage en WiFi, mais également à grande distance lorsque l’appareil se trouve dans le champ WiFi d’une infrastructure réseau (via une Box WiFi ou un partage de connexion 3G à partir d’un smartphone).


Impressions post-salon photo 2012

13 novembre 2012

Près de 81 000 visiteurs se sont pressés du 8 au 12 novembre dans le Hall 4 de la porte de Versailles !

Le salon de la photo 2012 a fermé ses portes hier le 12 novembre après cinq journées de forte affluence permettant à la manifestation d’enregistrer son plus fort niveau de fréquentation depuis sa création (plus de 80 600 visiteurs !). Sa programmation en novembre en pleine période de vacances scolaires, alors que le mois de la photo bat son plein et juste avant l’ouverture de Paris-Photo aura permis à la manifestation de profiter, tout autant qu’elle l’exacerbe, de l’effervescence photographique ambiante.

Sans surprise, le salon s’inscrit dans les tendances de la photokina (voir notre compte rendu des 21 septembre et 15 octobre 2012)  pour des nouveautés pour la plupart déjà connues. La particularité française, le village de vente, reste un élément du succès : les affaires des quatre enseignes partenaires n’auront jamais été aussi florissantes en dépit de la crise économique. L’épuisement des visages des vendeurs, associé à leur sourire, est un signe qui ne trompe pas.

Digistore, pour sa première présence au salon de la photo, proposait à des prix accessibles des projecteurs à diodes de tous types. Les amateurs sont les principaux consommateurs de produits professionnels.

La quête d’une qualité « pro » pour tous

L’orientation grand public du salon semble chaque année se renforcer, pas seulement par la rareté des stands présentant des produits 100 % professionnels (l’absence de Manfrotto fut regrettée), mais surtout, parce que les exposants prennent soins d’exposer des produits semi-professionnels accessibles aux amateurs experts. La professionnalisation des amateurs n’est pas un vain mot, et puisque c’est le grand public qui a l’argent, c’est un salon fait pour lui. Si l’industrie de la photographie vise la montée en gamme — comme tout semble l’indiquer — , un jour viendra où le visitorat de masse devra pouvoir se conjuguer avec un accueil VIP. Les salons nautique ou de l’automobile le font, pourquoi pas la photo ?

Des reflex qui fascinent toujours

Avec 22 000 visiteurs pour la seule journée de samedi, peu de chance de voir des comptoirs désertés ; les périodes matinales, comme celle du 11 novembre au matin, impose un constat : les points de démonstrations investis par les visiteurs sont ceux des reflex et des hybrides, les compacts restant délaissés. Contrairement à l’impression laissée après la dernière photokina, la connectivité est un non événement au salon de Paris. Pourquoi une telle économie de communication pour une fonction qui fait le buzz ? Peut-être simplement parce que les démonstrations restent laborieuses, les modules Wifi trop onéreux lorsqu’ils sont externes. Cette fonction standard des smartphones doit être présente sans coût supplémentaires pour le consommateur, estiment certains observateurs. Seulement deux appareils sous Android peuvent prétendre offrir un service digne d’un smartphone, ce qui est finalement recherché. Le constat : les fabricants photo se hâtent lentement sur le sujet.

Les professionnels omniprésents…

… comme embassadeurs des marques sur les stands. Il était même possible d’en voir certains cumuler les engagements et partager leur expérience sur plusieurs stands ! Pour les plus charismatiques, l’animation se transforme en show… Un nouveau moyen de subsistance pour ces quelques élus, mais également une confirmation pour tous : être photographe s’est aussi savoir transmettre au-delà des images produites, par la parole et le geste… Les grandes rencontres organisées par Photographie.com gardent leur attractivité notamment lorsque les grands noms sont au rendez-vous. Le monde du commerce photo et celui de la création (ou du photo-journalisme) se côtoient et se renvoient l’ascenceur dans ces salons. Si l’impossible équation économique des photographe ne saurait être résolue par ces interventions, au moins est-ce l’occasion d’un rapprochement entre deux mondes professionnels aux antipodes afin de crédibiliser les nouveaux outils aux yeux des consommateurs.

Les compacts X-Series de Fujifilm ont assurément un pouvoir d’attractivité extraordinaire. Le stand fut pris d’assaut toute la durée de la manifestation tandis qu’un site participatif répond aux besoins de la communauté des possesseurs de X-Series. Vintage + ultra-qualité, la martingale ?

La puissance du vintage

Le vintage reste la tendance.  Qu’il s’agisse de l’Olympus OM-D ou des compacts experts Fujifilm, le design des années 50 à 70 fait mouche. Toutes les générations se retrouvent dans cette approche rassurante, terriblement régressive… Est-ce à dire que cinquante années d’évolution du design se trouvent totalement compromis par ce mouvement ? Pas vraiment si l’on examine les reflex professionnels, mais également les gammes de compacts grand public. Le vintage s’accommodent bien des modèles où le consommateur n’est pas prêt à concéder sur le caractère statutaire de l’appareil qu’il va acquérir. Il se trouve que ces appareils produisent des images de très haute qualité, ce qui tombe bien. Et sont mieux valorisés, ce qui est encore mieux pour permettre aux réseaux de distribution de délivrer un meilleur niveau de conseil. La proximité avec le design mythique du Leica renforce sans doute ce succès. Les compacts experts et hybrides haut de gamme sont bien les premiers concernés par ce phénomène.

Xsories vise à créer un écosystème d’accessoires « de l’extrême » autour du Gopro. Parmi des perches de prise de vue, une grue légère, ou des coques silicones en couleur, on trouve un leash permettant de sécuriser l’utilisation d’un appareil photo.

Gopro crée le marché des Action Cams

Le Gopro présent depuis trois ans au salon de la photo est désormais pris au sérieux par le monde des fabricants (il se dit que 130 000 pièces pourraient être commercialisées en Europe en 2012, dont la moitié en France !). Il s’agit bien d’un nouveau marché sur lequel les fabricants photo (Sony en tête) comptent bien capitaliser… Gopro « pousse le curseur » en se permettant d’annoncer le premier mode 4K sur son modèle Hero3, mais… à 15 images/seconde ! Du coup, cette caméra devient la première à pouvoir enregistrer des images fixes de qualité à 15 i/s en continu sans limite de durée.  Le groupe d’entreprises animées par son fondateur Nick Woodman pourraient bien continuer à surprendre. Avec la marque XSories — qui dépoussière le marché des accessoires en imaginant nombre d’ustensiles adaptés aux nouveaux usages (perches, leashs, grue, coques anti-choc colorées, micro-pieds… )­ et vise à développer un écosystème de prise de vue miniature autour du GoPro : taille réduite et légèreté maximale devraient, comme Sony du temps d’Akio Morita, pousser Gopro vers des sommets.

Parmi la quinzaine de stands délivrant des stages, celui de Photo Up créé en 2010. Le besoin d’expériences collectives autour de la photographie n’a jamais été aussi fort.

La folie des stages photo

Une quinzaine d’entreprises de vente de stages photo et workshops étaient présentes porte de Versailles. Le phénomène des stages thématiques animés par des professionnels ne s’essoufle pas, bien au contraire. Les marques ne sont pas en reste, notamment avec Nikon, mais également les groupes de presse (Focusnumérique), ou encore les enseignes (Phox Academy)… Le désir de connaissance photographique et d’épanouissement personnel n’a jamais été aussi élevé. Les photographes professionnels qui pratiquent depuis de nombreuses années ce type d’activité le savent : c’est un moyen idéal d’approcher leur clientèle et de les fidéliser. Si, le plus souvent, il s’agit de faire vivre une véritable expérience aux stagiaires durant plusieurs heures, le voyage photographique qui dure plusieurs jours reste le summum pour resserer les liens (Aguila, Photographes du monde…). Enfin, et ce n’est pas le moindre des avantages, certaines de ces entreprises possèdent l’agrément formation permanente leur permettant de s’ouvrir à un mode de financement quasi indolore… De leur côté, sans faire de bruit, les clubs photo font le plein d’adhérents, mais sur des publics plus âgés. La puissance de ces organisations n’a jamais été aussi élevée, elles, qui s’inscrivent fondamentalement sur la transmission de la connaissance à faible coût, et misent sur l’attrait social de cette activité photo pour leur membres.

L’album imprimé, support roi

L’album photo imprimé poursuit son développement (+ 12 % en 2012 selon Futuresource Consulting). Seul le leader Cewe Color n’était pas présent…  préférant travailler en BtoB : Fnac et System-U se sont laissés convaincre mettant fin à de décennies de partenariat avec Fujifilm… La capacité d’offrir des services harmonisés web + magasin fait la force de l’entreprise, en contrepartie d’investissements considérables. L’appelation « livre photo » se substitue  à celle  d’album photo lorsque les marques souhaitent donner un caractère haut de gamme à leur proposition commerciale. Le haut de gamme, maître mot de l’année dans les allées de la porte de Versailles.


Memoto : « Remember every moment »

11 novembre 2012

L’appareil miniature Memoto se clipera à la boutonnière de l’utilisateur et enregistrera automatiquement des photos ou des vidéos. Une application smartphone lui sera associée pour son pilotage et l’organisation des images enregistrées.

Le fait

La start-up suédoise Memoto projette de fabriquer un dispositif de prise de vue miniature (9 x 22 x 22 mm) ayant recours à un objectif grand angulaire. Celui-ci pourra se fixer sur soi grâce à un clip et enregistrer des photos ou des vidéos automatiquement. Les images seront transmises par WiFi au Cloud afin de créer une time-line photographique de son utilisateur. Evidemment les données de géolocalisation accompagneront chaque image. Ce projet est financé par crowdfounding sur le site kickstarter.com . La start-up ambitionne de recueillir 700 000 dollars pour son développement (le niveau de financement atteignait déjà 458 000 dollars le 11 novembre à 1 h du matin !).

Le décryptage

Les bijoux photographiques ne sont pas nouveaux dans l’histoire récente de la photographie numérique (voir ici le collier Nokia commercialisé en 1999), ni la volonté d’enregistrer la totalité de sa vie avec un appareil photo (phénomène connu sous le terme de lifelogging dont le blog totalrecallbook.com traite avec expertise). Dès 2001 un projet de recherche Microsoft baptisé MyLifeBits a débuté l’exploration de cette pratique afin d’en dessiner les contours et les répercussions. Depuis cette époque, l’amélioration des capacités de captation et de stockage permet de porter un nouveau regard sur ce type de projet stupéfiant (ou effrayant !) : il suffit seulement de 200 téra-octets de mémoire pour stocker 83 ans de vie en vidéo, ce qui ne constitue plus un frein technologique, et encore moins économique avec le Cloud… L’exposition de soi sur les réseaux sociaux étant déjà devenue une nouvelle norme de relation sociale, il n’est pas exclu que l’avenir nous réserve des surprises : le cabinet de prospective envisioningtech a d’ailleurs prophétisé l’avénement de la vidéo pervasive dès 2015 (voir notre post du 31 juillet 2012 en cliquant ici). Les ressources conjuguées de la reconnaissance visuelle et de l’analyse d’événements importants (comme c’est déjà le cas en surveillance vidéo pour les faits suspects, voir ici) pourrait donner raison à terme à cette jeune start-up…


Une exigence de haut de gamme

10 novembre 2012

Face à l’exigence de montée en gamme, la marque Sigma se refait une image, en réaménageant son identité visuelle et en réorganisant ses objectifs en trois familles.

Le fait

Le fabricant d’objectifs Sigma repositionne son image et réorganise sa gamme autour de trois familles d’objectifs redesignés : C (Contemporary), A (Art) et S (Sport). Celles-ci s’étofferont au fur et à mesure que les nouvelles optiques apparaîtront, reformulées pour répondre aux nouveaux besoins du public et aux nouvelles contraintes de qualité des appareils très haute résolution.

Le décryptage

Le low-cost n’est pas praticable en optique, et la tendance n’est pas à la baisse des prix dans cette spécialité, car la montée de la résolution des capteurs impose aux opticiens de faire des miracles. Il s’agit donc pour les marques de conformer leur image à cette nouvelle phase du marché photo, où le prix plus élevé des produits ne peut s’imaginer sans une image de marque puissante. En clarifiant son offre par un libellé clair (aux antipodes des appelations ésotériques), et en utilisant pour son site sigma-global.com les codes d’une marque de luxe (associant innovation et tradition), Sigma repositionne son image de marque car c’est la condition pour affrontrer le marché photo de demain.