La confiance l’emporte pour 2009

24 février 2009

Les chiffres du sondage

Souvenez-vous… un sondage vous était proposé il y a un mois à la fin de la première lettre « Décryptages ». Vous avez été 95 (soit 14 % des adhérents GNPP)  à répondre à la question qui vous était soumise : « Comment abordez-vous l’année 2009 ? ».

Voici les résultats :

– pour 18 % des répondants : « Avec optimisme, la crise me permet de gagner des parts de marché »

– pour 54 % des répondants : « Sereinement, je suis prêt à me battre »

pour 26 % des répondants : « Avec inquiétude compte tenu du bilan 2008 ».

 Le décryptage

Près de trois répondants sur quatre se montrent résistants à la grisaille ambiante en abordant 2009 avec confiance. Reste un quart des entreprises pour lesquels les dirigeants s’estiment fragiles. C’est le moment de rompre l’isolement et s’appuyer sur l’expérience et l’intelligence collective (celle des membres du GNPP !) afin de mettre en place sans retard les conditions de la reconquête (innovation, abandon des activités non rentable, réduction des coûts, mise en place de nouvelle grille tarifaire, adoption de nouvelles postures commerciales,…). Les crises sont des états provisoires : elles doivent être mises à profits pour gagner en profitabilité et en passion. Plus facile à dire qu’à faire certes…

Remarques  : Bien que l’année soit très engagée, il est toujours possible de répondre à ce sondage (en cliquant sur « Janvier 2009 » dans l’onglet latéral « Archives » et en retrouvant le questionnaire en fin de page). Les votes sont pris en compte sans délai et le bilan s’affiche immédiatement…Faites-le sans attendre !

 


Des photos par milliards

24 février 2009

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Le fait

Alors que le cabinet IDC prévoyait fin 2008 que le nombre de tirages  et d’impressions qualité photo pourrait atteindre les 80 milliards d’unités dans le monde en 2009 (soit un retour au volume de tirages de 2001 !),  les chiffres de l’Internet fusent : Facebook, (encore lui) dépasse les dix milliards de photos stockées sur ses serveurs tandis que HP avec SnapFish en stockait en octobre dernier quelques 5 milliards ! A la même époque aux USA, le site du n°1 mondial de l’informatique en recevait 15 millions par jour et en tirait sur papier (argentique Kodak !) quelque 10 millions par jour ! Des chiffres à comparer aux 15 milliards ( !) d’échanges de photos par jour entre les membres de Facebook, avec des pics de 300 000 images partagées par …seconde !

 

Le décryptage

Suite à la révolution numérique, il faut distinguer les photos patrimoniales (dites « photo-souvenir ») et les photos qu’il convient de baptiser « conversationnelles ». Les premières sont réalisées dans le dessein d’être conservées comme trace, les secondes d’être utilisées pour susciter le dialogue (au moment même de la prise de vue ou plus tard via un réseau social). Les premières s’inscrivent dans une volonté de pérennité sans limite de temps, les secondes peuvent disparaître après avoir rempli leur rôle de lien social. Heureusement pour ces dernières, les sites communautaires n’ignorent pas l’intérêt de les conserver, sachant qu’une image change de statut en vieillissant. En mal de modèle économique rémunérateur, les sites communautaires trouveront bien un jour les vertus commerciales de la conservation longue durée (par le stockage sécurisé et/ou le tirage). 


Puissance des réseaux sociaux

24 février 2009

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Le fait

Le réseaux social Facebook (créé en 2005) a enregistré en décembre 2008 quelque 12 millions de visiteurs uniques en France (source ComScore Inc.). C’est près de deux fois plus qu’en décembre 2009 (sachant que la version française n’a été lancée qu’en mars 2009). Globalement en France la fréquentation des réseaux sociaux a augmenté de 45 % en un an, en attirant près de 22 millions d’utilisateurs uniques en décembre 2008. Facebook est devenu n°1 des réseaux devant Skyrock (11 millions), Copains d’avant (5,7 millions), Myspace 3 millions et Flickr (1,8 million de visiteurs uniques). Toujours selon Comscore, près de 64 % des internautes se sont connectés à un réseau social en  décembre 2008.

 

Le décryptage

La fréquentation des réseaux sociaux, —dont personne n’avait prévu un développement aussi rapide— touche une grande partie de la population française (64 % des 34 millions d’internautes). Impossible pour les acteurs du marché photo d’ignorer un tel phénomène générateur de nouvelles occasions de prendre des photos, de les utiliser ou de les partager. A leur corps défendant, les fabricants d’appareils photo comme les réseaux de distribution auront été les premiers à profiter de cette nouvelle culture où l’appareil est devenu un objet indispensable pour entrer en conversation en image avec les autres. Cette nécessité — autant que la valeur statutaire pris par ces appareils aux yeux des jeunes consommateurs—, permet d’expliquer les extraordinaires volumes de ventes enregistrés en France en 2007 et 2008 (respectivement 5 millions et 4,8 millions de pièces). Si l’on peut regretter que l’impression et le tirage traditionnels ne profitent pas plus de cette révolution des mœurs photographiques, jamais auparavant dans l’histoire, les Français n’auront autant fait pénétrer la photographie au cœur de leur vie quotidienne. S’inscrire sur un réseau social est la manière la plus facile d’en prendre conscience et de comprendre intimement comment la planète Internet a modifié les comportements des consommateurs.

 


Astuce

24 février 2009

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Le site www.wordle.net permet la production automatique de nuages de mots clés ou de tags pour les sites et les blogs. Il est également possible de l’utiliser pour réaliser une mise en forme graphique de messages à partir de mots distribués de façon aléatoire : une façon originale d’attirer l’attention sur une offre de services, une exposition, un événement…

Il suffit de quelques secondes, et le service est gratuit. L’exemple publié ci-dessus a été réalisé à partir des mots qui me viennent à l’esprit lorsque je pense aux attentes (inconscientes) qui accompagnent les clients qui viennent se faire photographier : bien-être, estime-de-soi, liberté, écoute, disponibilité, qualité, attention, respect, regard, humour, identité, représentation, clarté, émotion, expérience, douceur, valorisation, décontraction, beauté, exception, étonnement, rassurant, complicité, satisfaction, fierté… Copiez-collez les mots dans la fenêtre de www.wordle.net, et le résultat s’affiche en vingt secondes comme par magie. Couleurs, typos, orientation et taille des mots, tout est personnalisable. L’agencement ne vous convient pas ? Cliquez une nouvelle fois pour obtenir un autre résultat. Imprimez, c’est fait !  


L’art né de l’ADN ?

17 février 2009

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Le fait

La société DNA (http://fr.dna11.com) propose de créer en ligne votre propre œuvre d’art à partir de votre ADN. Baptisés « DNA Portrait » ou « DNA Mini-Portrait » il s’agit de d’impressions photographiques jet d’encre représentant votre séquençage ADN. Le consommateur est invité à personnaliser l’œuvre en intervenant sur la colorisation ou en laissant un message sous l’image produite. La commande en ligne d’un « portrait » déclenche l’envoi d’un kit de prélèvement de salive à votre adresse qu’il suffit de renvoyer à la société pour obtenir quelques jours plus tard un tirage sur support toilé  (36 x 61 cm à 92 x 138 cm de 305 à 618 euros pour les DNA-Portraits), ou encore  46 x 61 cm  pour les DNA Mini-Portraits (à partir de 132 euros).

 Le décryptage

Jolie mise en abîme de la question de l’identité, sous sa seule forme véritablement acceptable, la forme artistique. Jusqu’à présent cantonné au monde du génie génétique, de la police criminelle, ou des états totalitaires pour lesquels il constitue l’ultime solution à l’identification des individus, le séquençage ADN donne désormais matière à création pour tous. Pour le photographe qui intervient sur l’affirmation de l’identité sociale et personnelle, autour d’un travail qu’il qualifie volontiers d’artistique, une question mérite d’être posée : pourrait-on faire du portrait une activité non-artistique sans que cela nuise aux affaires ? Si ce site est la preuve que la reproduction mécanique de ce qui nous touche au plus près prime sur le caractère artistique, la photographie d’identité biométrique en est une seconde preuve. L’artiste qui officie derrière l’appareil de prise de vue donne au bertillonnage un niveau d’acceptabilité élevé de la part du public alors que la norme identité biométrique ne lui permet plus aucune liberté créative. Reste à convertir ces photos d’identité sans grand attrait en œuvre d’art comme les fondateurs de DNA 11 ont su le faire… chiche !


L’hyper-résolution s’installe

17 février 2009

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Le fait

Lancé en juillet 2005, GoogleEarth fut le premier service d’imagerie en ligne qui parvint à synthétiser de façon réaliste la surface terrestre par agrégation de centaines de milliers d’images satellites. En donnant la possibilité de zoomer sur un détail, GoogleEarth donna également pour la première fois aux internautes le plaisir d’interagir pour explorer la surface terrestre sans limite, hormis celle des zones où la résolution limitée ne permettait pas de voir les détails. Avec la version 5.0 récemment proposée, qui propose l’extraordinaire exploration des fonds marins, GoogleEarth autorise la visualisation des images anciennes (dont certaines datées de 2002), permettant de prendre conscience de l’extraordinaire saut qualitatif réalisé en quelques années.

Le décryptage

Le voyage dans le temps auquel Google nous invite par cette fonctionnalité de retour vers des images anciennes est d’abord un moyen d’évaluer les désastres écologiques en cours (désertification, recul de la banquise…) mais doit convaincre les photographes de l’importance de l’hyper-résolution pour les applications actuelles et futures. Si les 24,6 millions de pixels du Nikon D3x pourront paraître bien inutiles au regard de la trop faible taille des tirages qui pourraient être réalisés (et ne le seront que trop rarement), les capacités de recadrage et de zooming dans l’image apportent — comme l’a montré GoogleEarth pour la vision de notre globe, ­­— une nouvelle façon d’approcher l’image professionnelle, où le bord du cadre n’est pas toujours (souvent ?) le bord de l’image finale. Reste aux photographes à redéfinir la spécificité de ces outils haute-résolution, qui comme le D3x a tendance à inverser l’échelle des valeurs. Le test du numéro de février du Photographe ne met-il pas au coude à coude le dernier-né de Nikon avec une chambre 4 x 5 inches équipée d’un Apo-Sironar ?…« pour tricher un peu en faveur de l’argentique » s’amuse son auteur Xavier de la Tullaye !


Cadres en devenir

17 février 2009

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Le fait

Parrot, ST Microelectronics et LG Electronics ont annoncé le 16 février à l’occasion du Congrès Mondial du Mobile à Barcelone, un partenariat pour promouvoir et développer une nouvelle génération de services sans fil dits « NFC ». De quoi s’agit-il ? : d’une nouvelle génération de communication à faible distance (moins de 10 cm) qui permettra le paiement et la transmission d’informations sans contact mais également de faire communiquer automatiquement (en quelques centièmes de millisecondes) des périphériques comme le nouveau téléphone LG KU380-NFC avec le cadre numérique Parrot « Speecchio » en les rapprochant tout simplement.

 

Le décryptage

La présence de Parrot auprès de LG dans un développement qui s’annonce prometteur rappelle que la multiplication des moyens de diffusion des photographies ira de pair avec une simplification de la mise en œuvre de ces moyens. Les cadres numériques dont le marché devrait avoisiner en France les 1,9 millions de pièces en 2009 (+ 23 %)  selon GfK est encore trop souvent perçu à tord comme un marché sans véritable potentiel durable. Or la connectivité (WiFi et NFC) auxquels ces cadres se convertiront leur apporteront des fonctionnalités nouvelles qui augmenteront leur attractivité (tout autant que leur design comme nous le démontre Parrot à Barcelone) . Les photographes qui ont la volonté de promouvoir leur réputation auprès du grand public, mais également de leur clientèle d’entreprises ne peuvent les négliger plus longtemps (notamment via les flux RSS).

 


Interview

17 février 2009

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Rencontre avec Jean-Marie Hullot, fondateur de fotonauts.com, récent site de partage de photos, qui s’appuie sur l’éditing de masse pour créer ce qui sera peut-être un jour l’équivalent de wikipédia pour la photo. Une première interview pour entrer de plain-pied dans un monde où les droits réservés et les droits d’auteurs laissent le plus souvent place aux Creatives Commons et où la présence sur Internet est synonyme d’affichage comme condition obligatoire de la gestion de sa réputation…

 

Pourquoi avoir créé http://www.fotonauts.com ?

Ma vie a été très liée à celle d’Apple et de Steeve Jobs avec lequel j’ai travaillé plus de dix ans. Après avoir développé des interfaces utilisateurs pour itunes, iphoto et iphone j’ai choisi de rester à Paris. Ce que j’avais dans la tête, c’est quoi faire avec toutes ces photos ?  Il y avait un potentiel pour l’humanité. Je surveillais flickr, mais dans l’échange communautaire, les gens gèrent leur égo : leur but est d’augmenter leur popularité. Je n’ai pas de problème avec ça, mais je voulais faire quelque chose pour l’humanité, quelque chose qui reste.

 

Quelle vision avez-vous d’un service de partage ?

Je voulais tendre des filets pour récupérer les bonnes photos du web. J’ai travaillé sur wikipédia… J’en suis venu à penser qu’il faudrait créer quelque chose comme un « fotopedia ». Je m’appuie sur une vision forte où je compte sur l’éditing de masse. La sélection réalisée par les internautes est un acte de confirmation de la qualité ou de la véracité. Tout le monde peut collaborer pour améliorer la qualité. Les images sont triées « à la main », donc ce sont des images de bonne qualité car une photo sélectionnée de nombreuses fois aura plus de chance d’être une bonne photo.

 

Pour quel usage par exemple?

Prenons l’exemple des musées qui sont face à un challenge de distribution avec des tonnes d’archives non documentées. En mettant celles-ci à disposition des internautes, il deviendra possible d’identifier ces archives. La communauté sert à classifier, à identifier. On reconstruit la mémoire.


Economie des contenus

10 février 2009

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Le fait

Au terme d’une présentation des données marché 2008, François Klipfel, nouveau directeur général adjoint de GfK Marketing Services France, se livrait le 27 janvier dernier au difficile exercice des prévisions de consommation pour 2009. Le marché des TCE (pour Technical Consumer Equipment ou encore Biens de consommation Technologiques) qui englobe les produits de téléphonie, la photo, les jeux vidéo et numériques, l’informatique et l’électronique grand public, marquera un repli de – 9 % en valeur en 2009 (après une année 2008 à –3%). Grâce au reflex, le marché photo limitera son recul à -6 % en 2009 (contre -4 % en 2008) tandis que l’informatique et l’EGP seront dans le rouge avec respectivement –10 et –12 % (toujours en valeur).

 

Le décryptage

L’indispensable panel dressé par GfK sur les biens de consommation durables se limite à l’analyse de l’économie des équipements TCE à travers la consommation grand public. Les prévisions 2009 rendent finalement compte de la destruction de valeur liée à la concurrence entre marques (leur nombre a doublé en quatre ans!) et de la réduction des coûts de fabrication (lié au passage à des produits 100% numériques) mais pas au déclin de la consommation. L’appétit des consommateurs n’est pas entamé par la « crise » : il serait même renforcé par l’ambiance inquiète qui favorise le cocooning. Ces chiffres peu engageants peinent à traduire l’extrême dynamisme du marché des TCE qui s’appuie sur les besoins (certains diraient la dépendance) des consommateurs. Ceux-ci portent la croissance des services numériques (bouquets TV, abonnements télécoms, VOD, téléchargements de musiques de jeux vidéo, de  logiciels et de bien d’autres divertissements culturels…). Cette explosion des usages est le gage d’opportunités sans cesse renouvelées pour les fournisseurs de contenus que le tassement des ventes d’équipements n’impactera pas. En se rangeant résolument du côté des fournisseurs de contenus visuels numériques le photographe se place au cœur d’un écosystème que le consommateur plébiscite, tout en retrouvant un statut professionnel  gratifiant.


La fascination de l’unique

10 février 2009

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Le fait

L’annonce de la reprise possible en Hollande dès 2010 de la fabrication des films Polaroid « pelables » rendra le sourire à un grand nombre d’amoureux de ce procédé. « L’impossible projet », — c’est son nom ! — est supporté par Ilford Photo / Harman technology Ltd et de nombreux volontaires. Il vise à la réexploitation de l’usine d’Enschede dont les équipements de production ont été sauvés de la destruction. Le site http://www.the-impossible-project.com invite les volontaires à apporter leur concours à l’équipe d’ingénieurs qui soutient ce projet et dont les défis technologiques seront nombreux.

 

Le décryptage

Depuis 1947, le Polaroid jouit d’une incroyable aura, autant en raison de son mode de développement, du rendu si particulier des images produites que de l’unicité de l’original produit. Ce dernier atout a fait les beaux jours de nombreux photographes, qui virent leur production accueillie avec ferveur sur le marché de l’Art pour lequel l’impossibilité de reproduction mécanique rassurait. Avec cette étonnante renaissance annoncée, c’est toute la mythologie de l’œuvre unique qui se retrouve convoquée, sans artifice marketing, ni certificat d’authenticité ou autre estampille. Cette mobilisation autour d’un procédé aussi merveilleux qu’obsolète montre combien rien ne se joue sur le terrain du rationnel en photographie, comme ailleurs : le retour du disque vinyle 33 tours créé il y a soixante ans (un an après le procédé Polaroid) nous rappelle vingt cinq ans après le succès fulgurant du CD que la nostalgie conjuguée à la branchitude est capable de faire renaître des niches de marché à forte valeur ajoutée. Surtout quand la qualité est là pour étonner le chaland. Les photographes qui ont des stocks de films « pelables » seraient avisés de ne pas les dilapider en test. Ils dorment sur un tas d’or. Reste à construire une offre luxueuse à la mesure de ce support photographique d’exception.