Le futur des technologies à l’horizon 2040

31 juillet 2012

Les hypothèses prospectives formulées par Michell Zappa sont représentées selon leur importance (diamètre des pastilles), leur impact en termes de consommation (couronne colorées) et leur nature technologique hybride (couronne en forme de fleur). Le boom de la photo computationnelle est par exemple, annoncée pour 2023 ! (pour afficher le document complet en grand format, cliquez sur l’image ci-dessus).

Le fait

Dirigée par Michell Zappa, la société américaine envisioningtech produit des scénarios permettant d’imaginer l’impact des technologies futures dans notre vie. Adepte du data-maping, Michell Zappa a réuni sur un seul document (à afficher en cliquant ici) les hypothèses qu’il formule pour les 30 prochaines années.  La représentation graphique adoptée renseigne sur l’émergence de ces technologies, leur importance, leur impact économique et leur nature selon onze catégories choisies par l’auteur.

Le décryptage

Dans l’exercice difficile de prospective, la question est toujours de savoir  comment nous préparer à accueillir des technologies qui arriveront infailliblement en obligeant les filières professionnelles à préparer ces mutations efficacement. Si nous nous penchons ici sur le seul secteur de l’image (mais on comprend vite que celui-ci n’est plus une entité à part, car l’imagerie est au cœur de toutes les technologies du futur), Michell Zappa estime que la capture vidéo pervasive (permanente) deviendra monnaie courante à partir de 2015 et que les écrans souples partiront à la conquête du marché au même moment, tandis que la capture 4K s’imposera. A partir de 2018, les picoprojecteurs entrereront dans nos vies, tandis qu’avant 2020 les dispositif d’observation automatiques se déploieront et que les vêtements intègreront des solutions d’affichage. Le prévisionniste envisage un avenir radieux à la photographie computationnelle qu’il définit comme une technologie hybride (à la croisée de plusieurs technologies) et qu’il place dans la catégorie “seniors » (capteurs) !

Aucune des voies explorées comme prometteuses ne font l’impasse sur le numérique qui est au cœur de toutes les technologies futures. Dans une société devenue en vingt ans 100% numérique où rien n’est créé aujourd’hui sans recours aux moyens de calcul et de modélisation, ces perpectives sont passionnantes. Elles peuvent être également perçues comme inquiètantes pour les professionnels, les bénéfices d’usages immédiats de nouvelles technologies favorisant rapidement leur adoption, sans toujours laisser le temps à l’ensemble du corps social ni à l’économie des filières de s’adapter. Face au trop plein de numérique préfiguré par ces prévisions, les individus auront la nécessité de s’y soustraire en redécouvrant des savoirs et savoir-faire d’hier. Le boom du phénomène vintage et de la redécouverte des pratiques anciennes, —  dont les marchés du luxe et de l’art font leur miel —  illustre déjà parfaitement ce phénomène. Le passé a de l’avenir !


Boom olympique sur la prise de vue robotisée

31 juillet 2012

Reuters estime être la première agence de news à systématiser le recours à des solutions de prise de vue robotisées pour le sport, donnant naissance au nouveau métier de « remote camera editor ». Pawel Kopczynski nous décrit son rôle et les atouts de tels dispositifs sur les JO (cliquez sur la photo pour visionner son interview). © Reuters

Le fait

L’AFP, Getty Images et Reuters communiquent sur l’usage d’appareils photographiques robotisés sur les sites des JO comme l’évoque le sujet de Pierre Caillaud pour Focus numériques à propos des solutions mises en œuvre par Reuters cet été à Londres. Le recours à de telles solutions de pilotage à distance ne sont pourtant pas à leurs débuts (voir l’interview de François Marit  de l’AFP par Benoît Marchal pour Déclencheur en 2008), mais  l’ampleur des moyens qui sont déployés indique que désormais rien ne peut être envisagé autrement autour des événéments couverts par les photographes professionnels.

Le décryptage

L’arrivée de la visée vidéo en temps réel (fonction LiveView) sur les appareils reflex n’a pas seulement permis de convertir les amateurs de compacts à passer au reflex sans perdre leurs habitudes. Moyennant des liaisons hertziennes ou filaire s’est aussi pour les professionnels une solution pour photographier et filmer à distance, associés ou non à des supports et des zooms motorisés. L’incursion de la vidéo sur les reflex aura renforcé l’intérêt pour ces dispositfs de capture d’images à distance qui peuvent le cas échéants être connectés sur le réseau broadcast (moyennant une fonction genlock).  Les différentes expériences relatés par les vidéos jointes (ici et ) montrent que disposer de nombreux appareils là où aucun photographe ne serait être autorisé à rester physiquement devient une nouvelle source de créativité et de singularité photographiques. La possibilité pour un photographe de piloter plusieurs appareils n’est pas le moindre des arguments en faveur de ces équipements qui multiplient sa capacité à saisir la réalité d’un événement en adoptant des points de vue spectaculaires. Pour les professionnels, ces solutions qui s’imposeront de plus en plus peuvent légitimement être source d’inquiétude : par l’ampleur des moyens financiers à déployer pour mettre en œuvre de telles solutions (même si les loueurs de matériels disposent de dispositifs ad hoc) ; par la potentielle privation de droits d’auteurs si ces équipements étaient mis en œuvre sans leur concours. L’excellent sujet de Lionel Maurel  « Photomaton : l’automatauteur ? » rend bien compte de la fragilité du droit autour des images créées par des machines (photomaton, caméra GoogleEarth ou satellites d’observation…).  Pour le photographe qui souhaitent profiter pleinement de ces nouveaux moyens techniques — et ne pas être relégué à un statut d’opérateur — le challenge consistre à se positionner comme chef d’orchestre d’un projet de prise de vue permettant de créer des images impossibles à obtenir autrement. L’arrivée de solutions économiques comme celles proposées par GoPro comme nous l’évoquions dans notre billet de la fin juin « des appareils à visée à distance « contribuera sans doute à intégrer cette dimension dans les travaux de commandes (mariages, cérémonies, inaugurations, spectacles…).