Le fait
Dirigée par Michell Zappa, la société américaine envisioningtech produit des scénarios permettant d’imaginer l’impact des technologies futures dans notre vie. Adepte du data-maping, Michell Zappa a réuni sur un seul document (à afficher en cliquant ici) les hypothèses qu’il formule pour les 30 prochaines années. La représentation graphique adoptée renseigne sur l’émergence de ces technologies, leur importance, leur impact économique et leur nature selon onze catégories choisies par l’auteur.
Le décryptage
Dans l’exercice difficile de prospective, la question est toujours de savoir comment nous préparer à accueillir des technologies qui arriveront infailliblement en obligeant les filières professionnelles à préparer ces mutations efficacement. Si nous nous penchons ici sur le seul secteur de l’image (mais on comprend vite que celui-ci n’est plus une entité à part, car l’imagerie est au cœur de toutes les technologies du futur), Michell Zappa estime que la capture vidéo pervasive (permanente) deviendra monnaie courante à partir de 2015 et que les écrans souples partiront à la conquête du marché au même moment, tandis que la capture 4K s’imposera. A partir de 2018, les picoprojecteurs entrereront dans nos vies, tandis qu’avant 2020 les dispositif d’observation automatiques se déploieront et que les vêtements intègreront des solutions d’affichage. Le prévisionniste envisage un avenir radieux à la photographie computationnelle qu’il définit comme une technologie hybride (à la croisée de plusieurs technologies) et qu’il place dans la catégorie “seniors » (capteurs) !
Aucune des voies explorées comme prometteuses ne font l’impasse sur le numérique qui est au cœur de toutes les technologies futures. Dans une société devenue en vingt ans 100% numérique où rien n’est créé aujourd’hui sans recours aux moyens de calcul et de modélisation, ces perpectives sont passionnantes. Elles peuvent être également perçues comme inquiètantes pour les professionnels, les bénéfices d’usages immédiats de nouvelles technologies favorisant rapidement leur adoption, sans toujours laisser le temps à l’ensemble du corps social ni à l’économie des filières de s’adapter. Face au trop plein de numérique préfiguré par ces prévisions, les individus auront la nécessité de s’y soustraire en redécouvrant des savoirs et savoir-faire d’hier. Le boom du phénomène vintage et de la redécouverte des pratiques anciennes, — dont les marchés du luxe et de l’art font leur miel — illustre déjà parfaitement ce phénomène. Le passé a de l’avenir !