Devenir photographe agréé Google ?

Google Street View ne s’arrête plus aux portes des commerces et des entreprises. Grâce à des photographes agréés, Google poursuit la visite virtuelle du monde. Une centaine de ces photographes opèrent déjà en France.

Le fait

Ludovic Godet, photographe gérant du studio In Photo depuis trois ans dans le département de la Somme (80) est nouvellement photographe agréé « visite virtuelle pour les pros » (avec 360Bees) dans son département. Comme 100 autres de ses collègues  en France, il propose en exclusivité aux entreprises de son département de photographier à 360° leurs locaux afin de permettre aux clients de les visiter en ligne via Google Street View, Google+ Local ou Google Adresses. Les entreprises qui acceptent cette prestation facturée environ 250 euros HT, se donnent une visibilité supplémentaire en ligne ou via les mobiles. Selon les régions et leur potentiel d’activité, le leader des moteurs de recherche fait appel à des photographes indépendants agréés ou demande à des agences de produire dans des conditions normalisées des images qui viendront enrichir les visites virtuelles disponibles en ligne.

 Le décryptage

Le marché de la visite virtuelle est potentiellement énorme, ce qui constitue une nouvelle opportunité de revenus pour les photographes professionnels. A la différence des relevés effectués par les voitures Google Street View, cette activité ne peut être gérée que par des photographes locaux afin de pénétrer en profondeur le tissu socio-économique des régions et celle-ci ne peut être dissociée de celle de Google dont le modèle économique vertueux finance ce développement utile. Si la transposition du droit anglo-saxon pose la question de la légalité des contrats signés avec les photographes français, — comme l’article publié ici par Joëlle Verbrugge le dénonce —, les photographes qui considèrent comme une prestation technique leur intervention (en abandonnant leur droit de regard sur l’usage des photographies qu’ils délivrent à Google) entrent dans un business prometteur. Pour cela, ils doivent adopter les procédures de prise de vue 360° et de post-production ad hoc et se montrer commercialement dynamiques pour convaincre les chefs d’entreprises et commerçants d’accepter de dévoiler l’intérieur de leur entreprise (voir les conditions d’agrément). L’indexation du réel — qui est l’autre facette de la visite virtuelle — est une jeune industrie sur laquelle Google est déjà leader à travers son service Street View. Fin novembre 2012, une centaine de photographes professionnels français ont d’ores et déjà choisit de miser sur cette nouvelle activité. Combien seront-ils dans cinq ans ?

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