Le fait
Philippe Marini, sénateur de l’Oise (UMP) et rapporteur général de la commission des Finances associé à Michèle André, sénateur (PS) du Puy-de-Dôme et membre de la commission des finances du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation, ont lancé le 1er avril 2009 un groupe de travail baptisé « Images et libertés ». Celui-ci s’est réuni pour la première fois le 29 avril avec pour objectif de conduire une réflexion sur le rôle des photographes et de la photographie avec des représentants de la profession, des journalistes et des intellectuels. Les pistes de réflexions sont les suivantes : « Qu’est qu’un photographe ? », « Le photographe : créateur, auteur ? », « La photographie saisie par le cyberespace ? » , « L’économie photographique ? ». C’est la première fois qu’une telle initiative est prise en France au moment où le monde professionnel est en émoi, autant par le manque de reconnaissance et la fragilité du métier de photographe, que par la concurrence frontale de l’Etat sur le secteur de la photographie d’identité.
Le décryptage
Mettant en péril l’activité des photographes de proximité, mais également l’industrie des cabines photomaton en France, la mise en place à marche forcée par le Ministère de l’Intérieur des dispositifs de photographie d’identité en mairie n’aura pas fait qu’inquiéter les professionnels : des représentants politiques de droite comme de gauche se sont émus du peu de cas dont les professionnels ont fait l’objet au regard des rôles économique et social qu’ils assument. Les photographes pourraient retrouver grâce à ce groupe de travail un peu de considération à un moment où le monde politique prend conscience du rôle de la photographie pour la démocratie. « Oubliée » lors du dernier Grenelle de la presse en oct.-nov. 2008, la photographie et la culture qu’elle représente participe pourtant au rayonnement et au développement de l’économie de l’immatériel et de l’intelligence. Reste aux forces de défense des intérêts de la profession à éviter l’écueil du corporatisme afin d’ouvrir largement les pistes de réflexions. Le dialogue entre les photographes, les politiques et les citoyens ne fait que débuter… il promet d’être particulièrement vivifiant et riche pour le renouveau de la profession.