Le fait
La France compte 5000 auto-entrepreneurs rattachés à la filière photo (code NAF 74.20Z). Cette évaluation est le fruit d’un travail exemplaire de la société BLSET qui vient de publier pour les organismes paritaires*, le premier rapport de branche de la filière de la photographie (à télécharger en cliquant ici).
Le rappport rend compte du poids économique des entreprises sous le code NAF 74.20Z “Activités photographiques” (seuls les photographes auteurs ne sont pas pris en compte) et estime que les auto-entrepreneurs ne représentent que 1% du CA de la filière. Pascal Barbedor, responsable de cette étude avance que “le chiffre d’affaires moyen par auto-entrepreneur serait de l’ordre de 8 000 euros en considérant que la moitié seulement des auto-entrepreneurs sont actifs. Ce chiffre est dans la moyenne de l’ensemble des secteurs (3 224,2 millions d’euros de CA en 2010 pour 387 500 auto-entrepreneurs actifs, soit 8 300 euros de CA moyen source – ACOSS).
(*) GNPP, CFP, CFDT, FEC FO, CFTC-CSFV
Le décryptage
Dans le sauve-qui-peut des filières qui voit leurs ressources baisser, le besoin d’entrepreneurs n’a jamais été aussi stratégique. L’économie tient à leur vitalité et à leur capacité a créer de l’activité. Le statut des auto-entrepreneurs qui visait à partir du début 2009 à faciliter l’accès à la création d’entreprise aura de ce point de vue été couronné de succès. Pour les photographes professionnels, l’ouverture de la filière à une population pas toujours très qualifiée et capable de les concurrencer (par le simple effet d’une absence de charges) n’a pas été bien accueillie, voire sévèrement condamnée face à la dérégulation des prix des prestations qui accompagnait leur arrivée. Pour les mêmes raisons, l’accueil des auto-entrepreneurs au sein du GNPP aura été très contreversée début 2011, mais — sauf à entretenir le déni autour d’une économie photographique en perte de vitesse depuis le début des années 2000 —, elle anticipait un besoin : apporter du sang neuf à la filière et une capacité à transmettre les valeurs de celle-ci aux futurs entrepreneurs photo issus des rangs de l’auto-entreprenariat. La limitation du chiffre d’affaires liée à ce statut favorise en effet le passage vers la “vraie” entreprise. Reste que le chiffre d’affaires moyen de 8 000 euros, peut laisser à penser que l’auto-entreprenariat est utilisé comme un complément de revenus… ce qui n’est pas une bonne nouvelle. En dépit de la qualité de ce rapport précieux, et avant toute conclusion définitive sur ce statut, il nous faudra nous armer de patience : l’ouverture des statistiques détaillées de l’URSAAF ne sera effective que l’année prochaine…