5000 photographes auto-entrepreneurs en France

29 juin 2012

Le rapport de branche 2011 du cabinet BLSET couvre pour la première fois toute la filière des entreprises de photographie (code NAF 74.20Z), avec un focus sur les auto-entrepreneurs. On y apprend que la filière a généré 1,48 milliard d’euros de CA HT en 2009 !

Le fait

La France compte 5000 auto-entrepreneurs rattachés à la filière photo (code NAF 74.20Z). Cette évaluation est le fruit d’un travail exemplaire de la société BLSET qui vient de publier pour les organismes paritaires*, le premier rapport de branche de la filière de la photographie (à télécharger en cliquant ici).

Le rappport rend compte du poids économique des entreprises sous le code NAF 74.20Z “Activités photographiques” (seuls les photographes auteurs ne sont pas pris en compte) et estime que les auto-entrepreneurs ne représentent que 1% du CA de la filière. Pascal Barbedor, responsable de cette étude avance que  “le chiffre d’affaires moyen par auto-entrepreneur serait de l’ordre de 8 000 euros en considérant que la moitié seulement des auto-entrepreneurs sont actifs. Ce chiffre est dans la moyenne de l’ensemble des secteurs (3 224,2 millions d’euros de CA en 2010 pour 387 500 auto-entrepreneurs actifs, soit 8 300 euros de CA moyen source – ACOSS).

(*) GNPP, CFP, CFDT, FEC FO, CFTC-CSFV

Le décryptage

Dans le sauve-qui-peut des filières qui voit leurs ressources baisser, le besoin d’entrepreneurs n’a jamais été aussi stratégique. L’économie tient à leur vitalité et à leur capacité a créer de l’activité. Le statut des auto-entrepreneurs qui visait à partir du début 2009 à faciliter l’accès à la création d’entreprise aura de ce point de vue été couronné de succès. Pour les photographes professionnels, l’ouverture de la filière à une population pas toujours très qualifiée et capable de les concurrencer (par le simple effet d’une absence de charges) n’a pas été bien accueillie, voire sévèrement condamnée face à la dérégulation des prix des prestations qui accompagnait leur arrivée. Pour les mêmes raisons, l’accueil des auto-entrepreneurs au sein du GNPP aura été très contreversée début 2011, mais — sauf à entretenir le déni autour d’une économie photographique en perte de vitesse depuis le début des années 2000 —, elle anticipait un besoin : apporter du sang neuf à la filière et une capacité à transmettre les valeurs de celle-ci aux futurs entrepreneurs photo issus des rangs de l’auto-entreprenariat. La limitation du chiffre d’affaires liée à ce statut favorise en effet le passage vers la “vraie” entreprise. Reste que le chiffre d’affaires moyen de 8 000 euros, peut laisser à penser que l’auto-entreprenariat est utilisé comme un complément de revenus… ce qui n’est pas une bonne nouvelle. En dépit de la qualité de ce rapport précieux, et avant toute conclusion définitive sur ce statut, il nous faudra nous armer de patience :  l’ouverture des statistiques détaillées de l’URSAAF ne sera effective que l’année prochaine…


Forum Pro Images

29 juin 2012

Pour sa 7ème édition, ce mini-salon photo 100% professionnel a fait la preuve de sa légitimité avec près de 1000 visiteurs sur deux jours (les 18 et 19 juin derniers).

Le fait

Le Forum Pro Images s’est tenu cette année dans les jardins de Paris-Bercy,  les 18 et 19 juin derniers. Ce mini-salon centré sur les seules activités photo professionnelles a accueilli plus de 40 exposants/partenaires et quelques 1000 visiteurs. Cette 7ème édition fait entrer cette manifestation, voulue conviviale par Jean-François Forchantre son initiateur, dans le cercle des rendez-vous parisiens incontournables en devenant un lieu de rencontres et d’échanges, notamment grâce à l’organisation de micro-conférences thématiques.

Le décryptage

La photographie professionnelle a dépassé le stade de la crise. Elle vit au jour le jour. Ce régime, les professionnels s’en accomodent d’ailleurs en se voulant les chantres du pragmatisme A ce régime, ceux qui en vivent sont des entrepreneurs engagés, énergiques, qui ont fait le tour de la question sans état d’âme. Ils font face à la dérégulation des prix, au non respect des droits d’auteurs, à la concurrence des grandes banques d’images, à la mondialisation et estiment qu’il y a quand même moyen de s’en sortir en traçant sa route. En fait chacun s’est bricolé son modèle économique et s’en accomode.

L’innovation des marques permet aux professionnels de saisir de nouvelles opportunités avec des investissements qui s’accélèrent mais qui autorisent un gain de productivité et de qualité  :  les nouveaux outils logiciels d’Adobe ou encore de Nik Software sont de ceux-là ; le Nikon D800E compte également pour cette édition (36,3 millions de pixels sans filtre anti-aliasing). Ce dernier « titillait » certains professionnels comme une alternative aux dos numériques plus coûteux en studio : les fabricants de ces derniers redoutent cette tentation, mais font valoir les bénéfices de leurs solutions, non sans argument d’ailleurs. Le Canon EOS5D dans sa version 3 reste la norme pour ceux qui produisent de la vidéo en qualité cinématographique, même si Nikon commence à se faire une place au soleil dans cette spécialité. L’accessoirisation des reflex pour filmer efficacement est une mane pour les distributeurs : une créativité technique qu’il convient de bien surveiller, car les sliders, chariots-travelling, steadycams et autres dispositifs sont autant de solutions pour donner une esthétique vraiment professionnelle à une réalisation vidéo tournée avec un HDSLR.

Au titre des tendances professionnelles 2012 on aura pu noter le soucis des fabricants de repousser les limites de “l’accutance” de capture ; en supprimant le filtre passe-bas devant les capteurs sur les Nikon D800E et Leica M9 Monochrome mais également sur le Fuji X-Pro 1 qui lui adopte un CMOS baptisé  » Trans-X »  qui utilise une matrice non rectiligne pour la disposition des photosites afin d’éviter les effets de moirage. Autre tendance : la montée des sources HMI chez les fabricants de flashes (comme Profoto) permettant de proposer un éclairage continu abondant compatible lumière du jour pour le tournage avec un HDSLR. Du coup, les acteurs du monde du cinéma s’intérressent de près au potentiel représenté par la filière photo…la présence pour la première fois à ce Forum Pro Images du fabricant 5600K l’atteste.


Des appareils à visée à distance

29 juin 2012

Télécommande étanche et visualisation temps réel des images sur smartphone ou tablette via Wi-Fi : la caméra Gopro Hero 2 se démarque de la production classique pour répondre aux besoins des photographes d’action.

Le fait

Gopro vient de commercialiser une télécommande associée à un transmetteur Wi-FI qui permet de prendre le contrôle à distance de la camera HD Hero2 avec les smartphones et tablettes sous Android ou IOS. Cette télécommande étanche à l’immersion est en mesure de piloter jusqu’à 50 caméras Gopro simultanément et même de prendre en charge en Bluetooth des microphones externes.  Dès que le logiciel sera téléchargeable courant juillet sur les Appstores, la visualisation des images sur smartphone deviendra possible dans un périmètre de 30 mètres autour de la caméra.

Le décryptage

Les transmetteurs Wi-FI qui commencent tout juste à répandre dans le monde de la photographie vont profondément faire évoluer nos habitudes en apportant une souplesse incomparable dans l’organisation des prises de vues. Cet accessoire deviendra vite indispensable pour couvrir les événements sans multiplier le nombre d’opérateurs (= sans augmenter les coûts). La synchronisation de plusieurs appareils est également une solution pour proposer une représentation visuelle spectaculaire des scènes d’action comme nous l’avions déjà évoqué dans nos articles du 10 octobre 2010 (à voir ici) et du 17 octobre 2011 (à voir ici). Plus accessible, voire déjà largement démocratisé, l’enregistrement en TimeLapse accessible sur de nombreux appareils — tel le Gopro — est également un moyen de proposer une offre complémentaire à un travail photographique plus traditionnel. C’est pour les photographes de mariage un moyen idéal de créer l’événement et de renforcer les liens avec sa clientèle en lui permettant de revivre en quelques dizaines de secondes d’images les grandes étapes des préparatifs de l’événement.


Conversation en images

29 juin 2012

Orange dans un clip réalisé pour vanter les bénéfices de la 4G nous fait entrer dans une conversation en images.

 Le fait

Le nouveau clip d’Orange qui fait la promotion de la 4G, fait naturellement celle de l’instantanéité des échanges. Pour scénographier  ce bénéfice le réalisateur Jonathan Herman met en scène des personnages qui entrent en  conversation dans un restaurant en échangeant spontanément des photos et des vidéos en temps réel. Le clip se termine sur le claim :”Téléchargez aussi vite que vous parlez”.

Le décryptage

A travers une mise en scène qui comprime les interactions qui sont en jeux dans les réseaux sociaux,  le clip rend compte de la transformation apportée par l’instantanéité des échanges sur le statut des images échangées. L’usage instinctif et décomplexé des images ont débarrassées celles-ci de leur ancien statut mémoriel au profit d’un nouveau mode de communication social. D’un côté des photographies et des vidéos “utilitaires” qui se partagent pour entrer en conversation et transmettre ses impressions, émotions, réactions, états d’âme dans l’instant, de l’autre des images faites par leurs auteurs pour laisser une trace et changer le monde.