Comportements photographiques des Français en 2012

29 novembre 2012

Supports d’affichage des photos pour la consultation à titre personnel : si l’immense majorité des publics — à toutes les étapes de leur vie — matérialise leurs images, il ne s’agit plus maintenant que d’une sélection des meilleures (cliquez sur l’image pour voir une sélection des graphes du baromètre).

Sur ce relevé du nombre moyen de photos prises au cours des six premiers mois de l’année (sur cinq années), seuls les bridges et les smartphones progressent. En volume de prise de vue, les téléphones enregistrent toujours quatre fois moins de photos que les reflex.

Le fait

Le baromètre API/Ipsos* a livré juste avant le salon de la photo un état des lieux des pratiques photographiques en France. On y découvre côté prise de vue que le taux de progression du taux d’équipement a essentiellement concerné les foyers de deux personnes ; que les pratiquants sont équipés à 77 % d’un smartphone (89 % sont possesseurs d’au moins un appareil photo); que le nombre de photos prises a légèrement baissé au cours des six premiers mois de 2012  (par rapport à la même période de 2011) sauf avec les smartphones (+ 7 %) et les bridges (+22 %) ; que les occasions d’usage sont favorables aux smartphones et aux reflex et en défaveur des compacts. Côté archivage des photos, les disques dur externes (+ box) et les sites communautaires ont la faveur des pratiquants de photographie (+ 11 % et + 21 % respectivement) bien que la confiance dans la longévité et la fiabilité des sites Internet de stockage reste faible (moins de 40 % des répondants). Par contre l’activité de mise en ligne des photos progresse encore de 3 points, touchant maintenant un photographe sur deux en France. En développement photo, le 10 x 15 reste le produit le plus utilisé (par 80% des répondants) mais la désaffection pour ce type de produit se poursuit (-5%) alors que l’engouement pour le livre photo se poursuit (24% des répondants disent faire appel à ce moyen de matérialisation en hausse de 5 points sur un an).

(*) Cette enquête annuelle commandée depuis 2002  par l’API (Association pour la Promotion de l’Image) et financée par l’ensemble des acteurs  du marché photo français est réalisée début juillet par Ipsos via Internet auprès de 1000 individus de 15 ans et plus, représentatifs de la société française. Elle permet de traduire dans le détails les phénomènes qui traversent la consommation grand public, afin de permettre aux acteurs d’ajuster leur stratégie.

Le décryptage

Dix ans après l’accession des appareils numériques au marché de masse, et treize années après l’introduction des premiers téléphones mobiles intégrant un dispositif de prise de vue, les usages se décloisonnent. L’hybridation qui caractérise  la conception des appareils photo actuels (et nous ne faisons pas référence aux appareils hybrides en particulier, mais à l’ensemble des dispositifs de prise de vue appartenant au monde photo) se retrouvent également dans les habitudes d’utilisation de ces mêmes équipements. Aucun clivage n’est véritablement apparent, si ce n’est celui de la qualité qui définit clairement la valeur d’usage des appareils photos. Et cette qualité tant réclamée est également celle qui permet aux reflex et aux bridges de bien se porter. Le rôle des smartphones dans cette transformation est immense, même si ceux-ci réalisent assez peu de photographies en regard de leur disponibilité immédiate  (toujours 4 fois moins que les appareils photo !). Force est de constater cette année que désormais ces terminaux trouvent leur place dans des situations de prise de vue plus classiques (photo souvenir familiale notamment). Le baromètre API/Ipsos confirme cette année le recul de l’impression personnelle et le succès des sites de services en ligne, notamment en matière d’album personnalisé (que les services marketing préfèrent désormais appeler « Livre photo »). Si les jeunes parents sont adeptes de ce mode de matérialisation des photos, les étudiants les adoptent également, signe d’un changement d’attitude vis-à-vis de l’impression. Reste que ces derniers sont massivement adeptes du partage de leurs photos sur les sites communcautaires, avec une  exposition sociale gérée avec expertise, et concernant donc qu’une petite quantité de photos.


Devenir photographe agréé Google ?

29 novembre 2012

Google Street View ne s’arrête plus aux portes des commerces et des entreprises. Grâce à des photographes agréés, Google poursuit la visite virtuelle du monde. Une centaine de ces photographes opèrent déjà en France.

Le fait

Ludovic Godet, photographe gérant du studio In Photo depuis trois ans dans le département de la Somme (80) est nouvellement photographe agréé « visite virtuelle pour les pros » (avec 360Bees) dans son département. Comme 100 autres de ses collègues  en France, il propose en exclusivité aux entreprises de son département de photographier à 360° leurs locaux afin de permettre aux clients de les visiter en ligne via Google Street View, Google+ Local ou Google Adresses. Les entreprises qui acceptent cette prestation facturée environ 250 euros HT, se donnent une visibilité supplémentaire en ligne ou via les mobiles. Selon les régions et leur potentiel d’activité, le leader des moteurs de recherche fait appel à des photographes indépendants agréés ou demande à des agences de produire dans des conditions normalisées des images qui viendront enrichir les visites virtuelles disponibles en ligne.

 Le décryptage

Le marché de la visite virtuelle est potentiellement énorme, ce qui constitue une nouvelle opportunité de revenus pour les photographes professionnels. A la différence des relevés effectués par les voitures Google Street View, cette activité ne peut être gérée que par des photographes locaux afin de pénétrer en profondeur le tissu socio-économique des régions et celle-ci ne peut être dissociée de celle de Google dont le modèle économique vertueux finance ce développement utile. Si la transposition du droit anglo-saxon pose la question de la légalité des contrats signés avec les photographes français, — comme l’article publié ici par Joëlle Verbrugge le dénonce —, les photographes qui considèrent comme une prestation technique leur intervention (en abandonnant leur droit de regard sur l’usage des photographies qu’ils délivrent à Google) entrent dans un business prometteur. Pour cela, ils doivent adopter les procédures de prise de vue 360° et de post-production ad hoc et se montrer commercialement dynamiques pour convaincre les chefs d’entreprises et commerçants d’accepter de dévoiler l’intérieur de leur entreprise (voir les conditions d’agrément). L’indexation du réel — qui est l’autre facette de la visite virtuelle — est une jeune industrie sur laquelle Google est déjà leader à travers son service Street View. Fin novembre 2012, une centaine de photographes professionnels français ont d’ores et déjà choisit de miser sur cette nouvelle activité. Combien seront-ils dans cinq ans ?


2013 : une année de montée en gamme pour les appareils photo

23 novembre 2012

Le volume des ventes d’appareils photo devrait enregistrer une baisse en France en 2013, mais en valeur celle-ci sera partiellement compensée par la progression du prix de vente moyen des appareils. (Source GfK Consumer Choices France)

Le fait

Comme après chaque photokina, le paneliste GfK lance des prévisions sur le marché photo de l’année suivante. Sauf dans le cas où un événement majeur vient les contrarier (comme ce fut le cas pour le  tsunami du 11 mars 2011), ces prévisions sont remarquablement précises et utiles pour toute la filière. Pour 2013, les analystes de GfK estiment que le marché global des appareils devrait reculer de 6 % en volume, mais avec une baisse de seulement 3 % en valeur révélant une montée en gamme « soutenue par une forte hausse du prix moyen de l’ordre de 9 % » estime GfK Consumer Choice. Au total, les ventes d’appareils devraient représenter 4,3 millions de pièces pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 935 millions d’euros TTC.

Le décryptage

Le déclin des ventes des compacts sera selon les analystes de GfK partiellement compensé en valeur par la montée en gamme du marché des appareils photo en 2013. Après une année 2012 difficile, le secteur devrait pouvoir se satisfaire des bons résultats qui devraient récompenser les efforts déployés par les fabricants pour promouvoir des familles d’appareils à plus forte valeur ajoutée : hybrides en tête, compacts experts ensuite, mais également reflex à très haute résolution ou encore objectifs reformulés. Ces derniers poursuivent leur progression  avec un taux de croissance estimé par GfK à +14 % en 2012. Les consommateurs français se sont également tournés vers des appareils plus techniques comme l’illustre le succès des appareils outdoor (waterproof et shockproof): il s’est vendu 129 000 de ces appareils entre janvier et septembre 2012 soit « une hausse de + 9% par rapport à la période précédente » rappelle Michael Matthieu, directeur de la clientèle Image et Telecom chez  GFK Consumers Choices. Cette technicité croissante fait augmenter le prix moyen de vente des appareils comme en 2012  la fonctionnalité WiFi (+ 80 % de modèles référencés), l’écran tactile (+ 28% de modèles référencés) ou encore le zoom « 15 fois et plus » dont les modèles représentent 27 % du chiffre d’affaires des compacts en 2012.

 

 


Drone automatique pour caméra Gopro

23 novembre 2012

Ce drone d’observation et de surveillance conçu et fabriqué à proximité de Blois (41) utilise la camera Gopro pour sa légèreté et ses performances.

Le fait

La société blésoise Lehmann Aviation spécialisée dans le développement de drônes pour applications civiles (voir les modèles ici), lance le LA100, un drône destiné à recevoir une camera Gopro dans son caisson étanche. Constitué d’une aile volante de 82 cm pesant 850 g propulsée par une hélice arrière, ce drône de reconnaissance accueille une camera Gopro pour des prises de vues obliques ou verticales. Vendu au prix de 990 euros prêt au vol (livré sans caméra), ce drône se singularise par son mode opératoire 100 % automatique et sans télécommande : il suffit de le lancer, puis d’attendre son retour cinq  minutes plus tard. Durant son vol (voir la vidéo) il se stabilise entre 90 et 100 mètres d’altitude et décrit un parcours en étoile qui permet de recueillir les vues aériennes de l’ensemble de la zone survolée. Les entreprises de génie civil, les exploitants de golfs, les acteurs de l’immobiliers sont les premiers clients à l’avoir adopté.

Le décryptage

Un écosystème Gopro est en train de naître. Il générera dans les prochaines années une économie vertueuse, à l’exemple de ce que l’iphone a su créer depuis 2007, toute proportion gardée ! Sa légèreté (70g), sa taille subminiature présentent dans le cas d’un usage aérien des atouts uniques dont Lehmann Aviation a su tirer profit pour le développement de ce drone. Même si les règles en matière de survol s’appliquent au LA100 comme pour les autres drônes, l’entreprise a pris le parti de la sécurité en optant pour une aile volante en mousse ayant la capacité de planer en cas de problème de moteur. La faible masse de l’ensemble (à peine plus de 900 grammes) réduit les risques de lésions graves en cas de chute accidentelle sur des personnes. Le point sans doute le plus remarquable de cet équipement réside dans son mode de vol automatique qui permet de banaliser son exploitation : une facilité de mise en œuvre qui devrait séduire le monde des entreprises. Pour les professionnels capables d’offrir une prestation de haute qualité (souvent à l’aide de drones quadricoptères), ce nouvel arrivant segmente le marché de la prise de vue aérienne, et il est bon de le savoir.


Canon EOS 6D en mode WiFi

23 novembre 2012

Nouvelle illustration de l’appareil « éclaté » tel qu’il commence à se configurer…ici la visée, les réglages et le déclenchement du nouveau Canon EOS 6D peuvent être déportés sur un smartphone.

Le fait

L’application EOS Remote qui sera bientôt disponible sur les App Store et Google Play pour les smartphones sous iOS ou Android permettra de télécommander à distance en WiFi les principales fonctions du Canon EOS 6D et visualiser les photos ou vidéos en cours de prise de vue. L’application permet également grâce à ses fonctions transfert/enregistrement et à sa visionneuse de contrôler les séquences photos et vidéo sur l’écran du terminal déporté et de les organiser (en faisant apparaître les données de prise de vue).

Le décryptage

Avec son modèle EOS 6D doté de fonctions GPS et WiFi intégrées, Canon entre dans l’ère des reflex « connectés ». Si les smarphones s’invitent dans le monde de la photographie au plus proche des reflex, — en émoussant au passage l’attractivité des compacts d’entrée de gamme—, ceux-ci pourraient bien simplifier grandement la vie des photographes professionnels en devenant une extension indispensable à leur équipement. La visualisation et le pilotage d’une prise de vue avec l’EOS 6D pourra se faire via cette application sans avoir accès à l’appareil, les fonctions loupe et mise au point sur un détail de l’image pouvant s’effectuer à distance sur l’écran tactile du smartphone. Bien que cela ne soit pas le cas à sa sortie, cette application sera sans doute rendue bientôt compatible avec les tablettes ce qui permettra de travailler sur un écran plus confortable. Comme toute télécommande filaire, les angles de prise de vues inédits pourront être multipliés grâce au pilotage en WiFi, mais également à grande distance lorsque l’appareil se trouve dans le champ WiFi d’une infrastructure réseau (via une Box WiFi ou un partage de connexion 3G à partir d’un smartphone).


Impressions post-salon photo 2012

13 novembre 2012

Près de 81 000 visiteurs se sont pressés du 8 au 12 novembre dans le Hall 4 de la porte de Versailles !

Le salon de la photo 2012 a fermé ses portes hier le 12 novembre après cinq journées de forte affluence permettant à la manifestation d’enregistrer son plus fort niveau de fréquentation depuis sa création (plus de 80 600 visiteurs !). Sa programmation en novembre en pleine période de vacances scolaires, alors que le mois de la photo bat son plein et juste avant l’ouverture de Paris-Photo aura permis à la manifestation de profiter, tout autant qu’elle l’exacerbe, de l’effervescence photographique ambiante.

Sans surprise, le salon s’inscrit dans les tendances de la photokina (voir notre compte rendu des 21 septembre et 15 octobre 2012)  pour des nouveautés pour la plupart déjà connues. La particularité française, le village de vente, reste un élément du succès : les affaires des quatre enseignes partenaires n’auront jamais été aussi florissantes en dépit de la crise économique. L’épuisement des visages des vendeurs, associé à leur sourire, est un signe qui ne trompe pas.

Digistore, pour sa première présence au salon de la photo, proposait à des prix accessibles des projecteurs à diodes de tous types. Les amateurs sont les principaux consommateurs de produits professionnels.

La quête d’une qualité « pro » pour tous

L’orientation grand public du salon semble chaque année se renforcer, pas seulement par la rareté des stands présentant des produits 100 % professionnels (l’absence de Manfrotto fut regrettée), mais surtout, parce que les exposants prennent soins d’exposer des produits semi-professionnels accessibles aux amateurs experts. La professionnalisation des amateurs n’est pas un vain mot, et puisque c’est le grand public qui a l’argent, c’est un salon fait pour lui. Si l’industrie de la photographie vise la montée en gamme — comme tout semble l’indiquer — , un jour viendra où le visitorat de masse devra pouvoir se conjuguer avec un accueil VIP. Les salons nautique ou de l’automobile le font, pourquoi pas la photo ?

Des reflex qui fascinent toujours

Avec 22 000 visiteurs pour la seule journée de samedi, peu de chance de voir des comptoirs désertés ; les périodes matinales, comme celle du 11 novembre au matin, impose un constat : les points de démonstrations investis par les visiteurs sont ceux des reflex et des hybrides, les compacts restant délaissés. Contrairement à l’impression laissée après la dernière photokina, la connectivité est un non événement au salon de Paris. Pourquoi une telle économie de communication pour une fonction qui fait le buzz ? Peut-être simplement parce que les démonstrations restent laborieuses, les modules Wifi trop onéreux lorsqu’ils sont externes. Cette fonction standard des smartphones doit être présente sans coût supplémentaires pour le consommateur, estiment certains observateurs. Seulement deux appareils sous Android peuvent prétendre offrir un service digne d’un smartphone, ce qui est finalement recherché. Le constat : les fabricants photo se hâtent lentement sur le sujet.

Les professionnels omniprésents…

… comme embassadeurs des marques sur les stands. Il était même possible d’en voir certains cumuler les engagements et partager leur expérience sur plusieurs stands ! Pour les plus charismatiques, l’animation se transforme en show… Un nouveau moyen de subsistance pour ces quelques élus, mais également une confirmation pour tous : être photographe s’est aussi savoir transmettre au-delà des images produites, par la parole et le geste… Les grandes rencontres organisées par Photographie.com gardent leur attractivité notamment lorsque les grands noms sont au rendez-vous. Le monde du commerce photo et celui de la création (ou du photo-journalisme) se côtoient et se renvoient l’ascenceur dans ces salons. Si l’impossible équation économique des photographe ne saurait être résolue par ces interventions, au moins est-ce l’occasion d’un rapprochement entre deux mondes professionnels aux antipodes afin de crédibiliser les nouveaux outils aux yeux des consommateurs.

Les compacts X-Series de Fujifilm ont assurément un pouvoir d’attractivité extraordinaire. Le stand fut pris d’assaut toute la durée de la manifestation tandis qu’un site participatif répond aux besoins de la communauté des possesseurs de X-Series. Vintage + ultra-qualité, la martingale ?

La puissance du vintage

Le vintage reste la tendance.  Qu’il s’agisse de l’Olympus OM-D ou des compacts experts Fujifilm, le design des années 50 à 70 fait mouche. Toutes les générations se retrouvent dans cette approche rassurante, terriblement régressive… Est-ce à dire que cinquante années d’évolution du design se trouvent totalement compromis par ce mouvement ? Pas vraiment si l’on examine les reflex professionnels, mais également les gammes de compacts grand public. Le vintage s’accommodent bien des modèles où le consommateur n’est pas prêt à concéder sur le caractère statutaire de l’appareil qu’il va acquérir. Il se trouve que ces appareils produisent des images de très haute qualité, ce qui tombe bien. Et sont mieux valorisés, ce qui est encore mieux pour permettre aux réseaux de distribution de délivrer un meilleur niveau de conseil. La proximité avec le design mythique du Leica renforce sans doute ce succès. Les compacts experts et hybrides haut de gamme sont bien les premiers concernés par ce phénomène.

Xsories vise à créer un écosystème d’accessoires « de l’extrême » autour du Gopro. Parmi des perches de prise de vue, une grue légère, ou des coques silicones en couleur, on trouve un leash permettant de sécuriser l’utilisation d’un appareil photo.

Gopro crée le marché des Action Cams

Le Gopro présent depuis trois ans au salon de la photo est désormais pris au sérieux par le monde des fabricants (il se dit que 130 000 pièces pourraient être commercialisées en Europe en 2012, dont la moitié en France !). Il s’agit bien d’un nouveau marché sur lequel les fabricants photo (Sony en tête) comptent bien capitaliser… Gopro « pousse le curseur » en se permettant d’annoncer le premier mode 4K sur son modèle Hero3, mais… à 15 images/seconde ! Du coup, cette caméra devient la première à pouvoir enregistrer des images fixes de qualité à 15 i/s en continu sans limite de durée.  Le groupe d’entreprises animées par son fondateur Nick Woodman pourraient bien continuer à surprendre. Avec la marque XSories — qui dépoussière le marché des accessoires en imaginant nombre d’ustensiles adaptés aux nouveaux usages (perches, leashs, grue, coques anti-choc colorées, micro-pieds… )­ et vise à développer un écosystème de prise de vue miniature autour du GoPro : taille réduite et légèreté maximale devraient, comme Sony du temps d’Akio Morita, pousser Gopro vers des sommets.

Parmi la quinzaine de stands délivrant des stages, celui de Photo Up créé en 2010. Le besoin d’expériences collectives autour de la photographie n’a jamais été aussi fort.

La folie des stages photo

Une quinzaine d’entreprises de vente de stages photo et workshops étaient présentes porte de Versailles. Le phénomène des stages thématiques animés par des professionnels ne s’essoufle pas, bien au contraire. Les marques ne sont pas en reste, notamment avec Nikon, mais également les groupes de presse (Focusnumérique), ou encore les enseignes (Phox Academy)… Le désir de connaissance photographique et d’épanouissement personnel n’a jamais été aussi élevé. Les photographes professionnels qui pratiquent depuis de nombreuses années ce type d’activité le savent : c’est un moyen idéal d’approcher leur clientèle et de les fidéliser. Si, le plus souvent, il s’agit de faire vivre une véritable expérience aux stagiaires durant plusieurs heures, le voyage photographique qui dure plusieurs jours reste le summum pour resserer les liens (Aguila, Photographes du monde…). Enfin, et ce n’est pas le moindre des avantages, certaines de ces entreprises possèdent l’agrément formation permanente leur permettant de s’ouvrir à un mode de financement quasi indolore… De leur côté, sans faire de bruit, les clubs photo font le plein d’adhérents, mais sur des publics plus âgés. La puissance de ces organisations n’a jamais été aussi élevée, elles, qui s’inscrivent fondamentalement sur la transmission de la connaissance à faible coût, et misent sur l’attrait social de cette activité photo pour leur membres.

L’album imprimé, support roi

L’album photo imprimé poursuit son développement (+ 12 % en 2012 selon Futuresource Consulting). Seul le leader Cewe Color n’était pas présent…  préférant travailler en BtoB : Fnac et System-U se sont laissés convaincre mettant fin à de décennies de partenariat avec Fujifilm… La capacité d’offrir des services harmonisés web + magasin fait la force de l’entreprise, en contrepartie d’investissements considérables. L’appelation « livre photo » se substitue  à celle  d’album photo lorsque les marques souhaitent donner un caractère haut de gamme à leur proposition commerciale. Le haut de gamme, maître mot de l’année dans les allées de la porte de Versailles.


Memoto : « Remember every moment »

11 novembre 2012

L’appareil miniature Memoto se clipera à la boutonnière de l’utilisateur et enregistrera automatiquement des photos ou des vidéos. Une application smartphone lui sera associée pour son pilotage et l’organisation des images enregistrées.

Le fait

La start-up suédoise Memoto projette de fabriquer un dispositif de prise de vue miniature (9 x 22 x 22 mm) ayant recours à un objectif grand angulaire. Celui-ci pourra se fixer sur soi grâce à un clip et enregistrer des photos ou des vidéos automatiquement. Les images seront transmises par WiFi au Cloud afin de créer une time-line photographique de son utilisateur. Evidemment les données de géolocalisation accompagneront chaque image. Ce projet est financé par crowdfounding sur le site kickstarter.com . La start-up ambitionne de recueillir 700 000 dollars pour son développement (le niveau de financement atteignait déjà 458 000 dollars le 11 novembre à 1 h du matin !).

Le décryptage

Les bijoux photographiques ne sont pas nouveaux dans l’histoire récente de la photographie numérique (voir ici le collier Nokia commercialisé en 1999), ni la volonté d’enregistrer la totalité de sa vie avec un appareil photo (phénomène connu sous le terme de lifelogging dont le blog totalrecallbook.com traite avec expertise). Dès 2001 un projet de recherche Microsoft baptisé MyLifeBits a débuté l’exploration de cette pratique afin d’en dessiner les contours et les répercussions. Depuis cette époque, l’amélioration des capacités de captation et de stockage permet de porter un nouveau regard sur ce type de projet stupéfiant (ou effrayant !) : il suffit seulement de 200 téra-octets de mémoire pour stocker 83 ans de vie en vidéo, ce qui ne constitue plus un frein technologique, et encore moins économique avec le Cloud… L’exposition de soi sur les réseaux sociaux étant déjà devenue une nouvelle norme de relation sociale, il n’est pas exclu que l’avenir nous réserve des surprises : le cabinet de prospective envisioningtech a d’ailleurs prophétisé l’avénement de la vidéo pervasive dès 2015 (voir notre post du 31 juillet 2012 en cliquant ici). Les ressources conjuguées de la reconnaissance visuelle et de l’analyse d’événements importants (comme c’est déjà le cas en surveillance vidéo pour les faits suspects, voir ici) pourrait donner raison à terme à cette jeune start-up…


Une exigence de haut de gamme

10 novembre 2012

Face à l’exigence de montée en gamme, la marque Sigma se refait une image, en réaménageant son identité visuelle et en réorganisant ses objectifs en trois familles.

Le fait

Le fabricant d’objectifs Sigma repositionne son image et réorganise sa gamme autour de trois familles d’objectifs redesignés : C (Contemporary), A (Art) et S (Sport). Celles-ci s’étofferont au fur et à mesure que les nouvelles optiques apparaîtront, reformulées pour répondre aux nouveaux besoins du public et aux nouvelles contraintes de qualité des appareils très haute résolution.

Le décryptage

Le low-cost n’est pas praticable en optique, et la tendance n’est pas à la baisse des prix dans cette spécialité, car la montée de la résolution des capteurs impose aux opticiens de faire des miracles. Il s’agit donc pour les marques de conformer leur image à cette nouvelle phase du marché photo, où le prix plus élevé des produits ne peut s’imaginer sans une image de marque puissante. En clarifiant son offre par un libellé clair (aux antipodes des appelations ésotériques), et en utilisant pour son site sigma-global.com les codes d’une marque de luxe (associant innovation et tradition), Sigma repositionne son image de marque car c’est la condition pour affrontrer le marché photo de demain.


Tendances photokina 2012 (suite et fin)

15 octobre 2012

Photokina « World of Imaging » : ce salon tient toujours ses promesses en livrant tous les deux ans un panorama mondial du secteur de la photographie. Doc. Koelnmesse.

Il y a tout juste un mois la photokina dévoilait des centaines d »innovations, largement décrites par la presse, produit par produit, mais sans analyse globale. Pourtant le salon biennal allemand délivre nombre d’indices sur l’avenir de notre secteur en attestant cette année 2012 d’au moins quatre mutations de fond.

L’hybridation des appareils :  la saturation du marché occidental des compacts incitent les fabricants à développer un marché de niches. La satisfaction photographique de base étant assouvie, les utilisateurs souhaitent des équipements en phase avec leurs usages. Les marques mixent librement les fonctionnalités pour y parvenir au risque de faire perdre la tête aux appelations bien installées.

La cohabitation appareils photo/smartphones s’installe : la complémentarité des usages entre appareils photo et smartphones est un atout pour la photographie, mais également un risque supplémentaire de concurrence frontale : les compacts d’entrée de gamme souffrent, obligeant les fabricants photo à se démarquer et monter en gamme.

Le défi de l’ultra-haute qualité : le seuil dépassé des 30 mégapixels en plein format oblige à remettre l’optique au centre du processus de conception des appareils ;  ne pouvoir résoudre cette montée en qualité, compromettrait l’amélioration des performances des appareils actuels et futurs. L’influence des opticiens n’a jamais été aussi stratégique.

La connectivité des appareils :  En convertissant le public à l’ubiquité, le monde de la téléphonie oblige les fabricants photo à rejoindre l’écosystème numérique global. Il ne s’agit pas seulement de faciliter l’édition de statuts Facebook en temps réel — ce qui correspond bien au besoin du public d’aujourd’hui—, mais d’inscrire les appareils dans l’Internet des objets pour des services innovants futurs.

Le Sony Alpha 99 symbolise cette hybridation : géométrie d’un reflex, capteur plein format, mais visée électronique ! Il préfigure l’avenir, la qualité de visée devenant exceptionnelle grâce à son afficheur OLED. C’est une formule déjà vue sur un prototype d’appareil présenté lors de Canon Expo 2010. A suivre…

• Développement d’un marché de niches par l’hybridation : satisfaire aux nouveaux besoins des consommateurs, tout en luttant contre la concurrence montante des smartphones donne un nouveau ressort à l’industrie photo. Après avoir adopté une structure de marché calqué sur les modèles argentiques, les fabricants sentant la nécessité d’une montée en gamme ont d’abord ré-introduit* les compacts à objectif interchangeable (que la France a baptisé hybrides). Le forcing de quelques marques pionnières pour inventer une nouvelle offre alors que les ventes de compacts commençaient à déclinéer aux Etats-Unis ont provoqué un mouvement vertueux. Tous y viendront, même si pour les fabricants de reflex, l’hybride, c’est un reflex facile à fabriquer (car dépourvu de miroir éclair) ce qui potentiellement augmente le risque de voir arriver de nouveaux entrants. Quoi qu’il en soit l’hybridation se poursuit : il s’agit de mixer des technologies réservées à telle ou telle famille d’appareils pour en créer une nouvelle, plus attrayante pour le public. Le nouveau plein format Sony Alpha 99 doté d’un miroir semi-transparent symbolise bien cette tendance, en étant doté d’un viseur électronique. La formule a son avantage, mais comment le situer parmi ses congénères « reflex », puisque ce mot qualifiait jusqu’à ce jour un appareil à visée optique ? Par ailleurs les compacts sans viseur optique se dotent d’interface, tel la griffe multi-interface IM de Sony, afin d’y connecter viseur, micro ou éclairage.… Autre phénomène : la structuration des gammes autour de la taille des capteurs. Les compact experts Sony RX1 ou Sigma DP1 Merrill rivalisent de qualité  face au Fuji EX-1Pro toujours au plus haut dans le hit-parade des appareils adulés par  les puristes… ou les amateurs d’équipements statutaires (à un prix plus accessible qu’un Leica).  Entre l’Action camera — devenu malgré sa prédominance vidéo un objet de photographe (phénomène GoPro)—  et les derniers compacts experts d’exception (dont le Leica M Monochrome est le représentant le plus extrême),  l’analyse du marché photo se complexifie tout en montant en gamme. Les niches se multiplient avec un public qui plébiscite cette varité de solutions !

(*) La famille des compacts à objectif interchangeable n’est pas nouvelle : on se rappelle les Leica CL (1973) et autres Minolta CLE (1983).

Sorti en mai dernier le Nokia PureView avec son capteur 41 mégapixels et son objectif Zeiss concrétise le risque de voir le monde de la téléphonie s’approprier le savoir faire du monde de la photographie. Le message a été compris :  les industriels photo poussent les feux vers une qualité jamais atteinte auparavant.

• Cohabitation appareils photo/smartphones. Cette cohabitation annoncée est une évidence à laquelle les professionnels répondent trop souvent par le dénis. Entre les mains de certains d’entre-eux les iPhone ont démontré maintes et maintes fois leur capacité de prise de vue dans les pires conditions. Mais la question finalement n’est plus là. Le public en fonction des situations arbitrent en faveur de l’équipement qui semble lui convenir le mieux, la praticité et la simplicité restant des facteurs décisifs. La prise de vue étant une « killer application » pour le monde des télécoms, l’amélioration de la qualité des smartphones leur permet de rivaliser avec les compacts d’entrée de gamme. Le public qui n’est pas dupe, le sait. Entre un renouvellement d’iphone 4 à 99 euros (grâce à subvention opérateur) et l’achat d’un compact au même prix, le bénéfices d’usage va en faveur du premier, malgré ses cinq mégapixels. Fait positif pour le secteur de la photographie, la norme devient la multi-possession d’appareils photo, n’excluant jamais le smartphone. Les marques photo se doivent donc de créer des niches inattaquabless par l’industrie des telecoms, et pousser les feux sur la qualité de leurs équipements. C’est bien ce qui se déploie sous nos yeux avec les compacts à objectifs interchangeable et les compacts experts.

Grâce à la connectivité à courte distance, cette cohabitation est source de bénéfices d’usage  lorsque les smartphones ou tablettes deviennent des accessoires de visée déportés, ou se transforment en télécommande.  Le smartphone devient par ailleurs un hub vers le réseau Internet grâce à son mode partage de connexion. Entre l’appareil photo et le smartphone, qui sera présenté comme accessoire de l’autre ?

Couvrant le plein format 24 x 36 et assurant une haute résolution sur tout le format d’un capteur à résolution supérieure à 30 mégapixels (tel celui du Nikon D800), le nouveau Distagon T* 55 mm f/,4 donne l’ampleur du défi que les opticiens auront à relever avec l’entrée dans une nouvelle ère de très haute résolution.

• Une qualité optique extrême : rejoignant notre précédent post sur les tendaces photokina (voir Tendances Photokina 2012 : le salut par l’hyper-qualité), revenons sur le sujet pour développer ce qui doit être considéré comme l’un des défis posé à l’industrie photographique mondiale. Créer des objectif grand public (donc répondant aux critères d’une fabrication de masse) qui soient en mesure de former une image exceptionnellement fine sur des capteurs de 30 à près de 50 millions de pixels ! Si les focales fixes se montrent capables de le faire à des prix relativement accessibles, les zooms eux, doivent être totalement reformulés pour relever le défi. En réalité aujourd’hui, seuls les objectifs de dernière génération sont en mesure de tirer profit des capteurs à très haute densité (ce qui rend complexe le repérage dans les gammes professionnelle des modèles capables de délivrer cette ultra haute résolution !). En cinéma, où les producteurs ne peuvent s’accomoder de déclaration d’intention, les couples objectifs/caméras sont testés avant tournage sous la houlette du directeur de la photo et des assureurs qui ne peuvent prendre le risque d’avoir un objectif de qualité insuffisante. Et cela sur des zoms dont les prix dépassent souvent les 30 000 euros ! Le secteur de la photo se voit donc dans l’obligation de requalifier la notion de haute qualité, sachant que l’argentique permettait une belle tolérance compte tenu des capacités de restitution sur film (y compris avec la Kodachrome 25 !). Les grands opticiens comme Carl Zeiss se frottent les mains ! La marque a annoncé d’ailleurs de nouvelles optiques destinées aux capteurs plein format de plus de 30 mégapixels… Sigma de son côté repositionne l’image de sa marque après avoir effectué depuis plusieurs années un lifting de ses lignes de produits. Les enjeux sont considérables, puisqu’ils conditionnent l’avenir de la filière qui doit pouvoir montrer sa capacité à produire de la très haute qualité accessible à tous.

Mais à quoi sert une si haute qualité pratiquement ? Certainement pas à faire des tirages encore meilleurs. Les 400 dpi sont déjà dépassés et que signiferait regarder un grand format à 20 cm sous prétexte qu’il est techniquement parfait ! Il faut donc chercher les raisons ailleurs, comme pour l’industrie du luxe : les équipements photographiques deviennent des objets statutaires qui entre les mains des profesisonnels permettent de créer une valeur ajoutée supérieure en limitant la post-production, en gagnant en légèreté en reportage comme en studio, ou en permettant le recadrage drastique de détails dans l’image.

On s’en doute, cette qualité prépare une rupture, celle qui émergera à l’horizon 2015/2020 avec l’avénement des moteurs de reconnaissance de contenus visuels. ces derniers réaliseront automatiquement l’indexation des images. Ce développement technologique qui pourra apparaître effrayant au titre des libertés individuelles, est en revanche de nature à conforter les industriels de l’optique de pointe avec lesquels les industriels de la photo ont destin commun depuis le XIXème siècle.

Nikon a parié sur Android pour son compact connectable, le S800C. Appelé à se développer ce système d’exploitation ouvre l’appareil aux applications photo de la plate forme GooglePlay. Il se connecte au Web via la fonction de partage de connexion d’un smartphone.

•La connectivité des appareils devient une priorité

Pour les raisons de concurrence avec les smartphones évoquées ci-dessus, mais également pour répondre aux usages quotidiens des utilisateurs d’appareils photo, la connectivité des appareils s’impose désormais à l’industrie photo. Nier cette évidence consisterait à faire comme si le milliard de membres actifs sur Facebook était étranger à notre secteur et à son devenir. Comme si les 560 millions de smartphones qui trouveront acquéreurs dans le monde au cours de l’année 2012 se situaient en dehors du champ du photographique ;  comme si l’exubérance de l’activité culturelle en photographie était le seul fait du secteur et non d’une société connectée, intégralement transformée par la culture numérique ambiante.  Si Bernard Cathelat (CCA) parlait en 1989 de la photographie comme du « premier mode d’expression populaire », il n’avait pas imaginé — et nous avec—, que celui-ci en épousant la technologie numérique et en s’adossant au Web, transformerait nos habitudes sociales.

Il faut comprendre cette connectivité au-delà des fonctions qui sont aujourd’hui proposées par les fabricants (pour faire simple, essentiellement le partage facile et le téléchargement d’applications). La mise en place de cette connexion doit plutôt se comprendre dans une logique de déploiement de l’Internet des objets où l’appareil photographique rejoint un écosystème numérique planétaire.  La certification DLNA de certains modèles (comme le Lumix LX7) ajoute au message stratégique qu’à partir de maintenant tout communiquera sans frontière et sans fil.

– Téléchargement de firmewares et de logiciels via les plate-forme d’applications. A l’exemple de la téléphonie, et notamment grâce au succès d’iTunes, l’accès à des milliers de logiciels photographiques devient un modèle économique pour les fabricants. A condition d’embarquer un système d’exploitation compatible avec ceux des smartphones…

– Partage de photos et de vidéos sur les réseaux sociaux. La proposition la plus facile à comprendre avec un bénéfice social immédiat ! Un bénéfice qui sera d’autant plus fort que la qualité d’image sera remarquable (par rapport à celles produites par les smartphones). Les réseaux sociaux sont le lieu de l’exposition de soi, y compris en termes de production d’images !

– Interaction avec le Web par l’exploitation des données du GPS : capacité de reconnaissance des lieux photographiés pour acccéder à une expérience en réalité augmentée ou à des fonctionnalités créatives encore inconnues, allant de la photographie collaborative, à la reconstitution 3D de scènes ou à la mesure photogrammétrique.

– Reconnaissance faciale et indexation du réel permettant aux images prises d’être immédiatement associées à des métadonnées pertinentes. Un véritable défi que les marques photo abordent avec des atouts sérieux. Or ce marché est l’un des plus prometteurs pour le e-commerce, ou plutôt le T-commerce (achat directement sur le téléviseur) où les images des objets présents dans les programmes télévisés deviendront « cliquables » afin de pouvoir les acquérir en ligne.

– Amélioration de qualité par l’utilisation de fichiers ad hoc accessibles par le Web. La reconnaissance visuelle alliée à la géolocalisation permettra de rechercher des données pertinentes en permettant d’améliorer l’acquisition des photographies, comme par exemple leur chromie (en se soustrayant aux contraintes de l’illuminant de l’instant de prise de vue). Autant de développements qui laisse augurer des innovations majeures en photographie. La question de l’intégrité de la représentation du réel sera à nouveau posée… mais cela n’est pas nouveau.

– Sauvegarde et préservation des images en temps réel. Le Cloud devient une nouvelle priorité pour les fabricants d’appareils photo. La possibilité d’interaction et de partage avec PlayMemory sur les Sony Nex ou le lancement du Project 1709 par Canon (après douze ans de Canon Gateway à la notoriété fragile) montre combien le lien avec les fabricants d’appareils se fera plus simplement et facilement par les services du Cloud que par les services traditionnels.


Tendances Photokina 2012 (1) : le salut par l’hyper-qualité

21 septembre 2012

Le Sony DSC-RX1 est un compact à capteur 24 x 36 qui symbolise la volonté de toute une industrie de sortir vers le haut de la concurrence avec les smartphones et du risque de saturation de marché. Il concentre tous les superlatifs dans un compact miniature dont le design et l’ergonomie néo-classique réjouit toutes les générations.

Le fait

Cette Photokina restera celle du boom des appareils à capteurs plein format. Toutes les familles d’appareils sont concernées : les reflex semi-professionnels  (Nikon D600, Canon EOS 6D, Sony Alpha 99, Pentax K3…), les compacts à objectifs interchangeable (Fuji X-E1) et même les compacts miniatures (Sony DSC-RX1).  Ces capteurs de grande taille sont commercialisés par des industriels qui sont désormais en mesure de les produire à des coûts (plus) réduits. Leurs usages ne se limitent pas aux appareils photo : les caméras de surveillance sont également concernées (voir ici et )  !

Le décryptage

La sortie simultanée de reflex et de compacts à capteurs plein format à Cologne donne le signe évident d’une offensive des fabricants photographiques vers l’hyper-qualité : si les limites sont repoussées, c’est autant pour une question de saine concurrence et de soutien à la consommation par l’innovation, que pour creuser l’écart avec les smartphones. Conséquence directe de cette élévation du niveau de performances des capteurs, les objectifs doivent suivre. L’optique n’étant pas une discipline qui obéit à la loi de Moore, il faut trouver des solutions : les focales fixes sont redécouvertes comme dispositifs optiques performants et économiques. Le marketing et les distributeurs font leur miel de ce retour, le marché les conforte avec une croissance des ventes de 34 % (source GfK) sur le premier semestre 2012 (voir le cahier Repères du Monde de l’image de septembre).  Le succès de la gamme Samyang, l’offre alléchante de Voigtländer, le lancement de la série f/1,8 de Nikon en valisette numérotée… et la sortie d’une gamme haute qualité chez Zeiss adapté aux capteurs de plus de 30 mégapixels, attestent de ce mouvement généralisé. Dans ce contexte, le 50/1,8 standard se convertit quarante années plus tard en objectif ultra-lumineux permettant — aux dires des journalistes et des services marketing — de gérer l’effet de profondeur de champ ! On peut s’en amuser… mais surtout se réjouir des bénéfices apportés par cette évolution :  l’élévation de la sensibilité des capteurs et la précision de la mise au point automatique, y compris en basses lumières, autorise la prise de vue là où elle était impossible  il y a encore cinq ans ! Tous les consommateurs profitent de ces avantages apportés par ce mix optique/numérique. La montée en qualité et en valeur sont donc les deux réponses des fabricants à la concurrence montante des smartphones et pour faire face à une demande d’un public de passionnés en quête d’innovations « visibles ». Les hybrides (compacts à objectifs interchangeables) et les compacts experts apportent une valeur de différenciation évidente dont les réseaux de distribution devraient pouvoir profiter dans les mois à venir.

Parrallèlement à cet extraordinaire essor vers une qualité inconnue jusqu’alors en photographie, la connectivité devient le nouveau défi majeur de l’industrie photographique. L’emphase n’est pas mise sur ce terrain à Cologne (sauf chez Samsung qui veut creuser l’écart par rapport à ses concurrents), mais toute les marques savent que la lutte sera rude sur ce terrain dans les prochaines années. Nous reviendrons prochainement sur cette seconde tendance de la photokina 2012…